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Apple et les banques portent Wall Street à des records

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini lundi en hausse modérée, suffisante pour atteindre une nouvelle fois des records qui s'enchaînent à un rythme quasi quotidien depuis plusieurs semaines alors que la saison des résultats commence à battre son plein.

Wall Street, qui a légèrement accéléré en fin de séance pour atteindre ses plus hauts du jour peu de temps avant la clôture, a cette fois été surtout portée par Apple et les valeurs bancaires.

L'indice Dow Jones a gagné 85,24 points (+0,37%), à 22.956,96. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 4,47 points, soit 0,18%, à 2.557,64. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pour sa part fini en hausse de 18,204 points (+0,28%) à 6.624,005.

Ces trois grands indices ont fini à des records de clôture.

Les marchés actions américains basculent pleinement dans la saison des résultats cette semaine, au cours de laquelle 55 entreprises cotées au S&P-500 doivent publier leurs chiffres trimestriels. Les investisseurs attendent que ces résultats justifient les valorisations actuellement élevées alors que le S&P-500 a déjà gagné 14% depuis le début de l'année.

"Les grandes entreprises vont commencer à publier leurs résultats et je pense que cela va orienter le marché pour les deux ou trois prochaines semaines. On a accumulé beaucoup d'optimisme et espérons que cela se reflétera dans les bénéfices", dit Peter Tuz, président de Chase Investment Counsel.

La prévision de croissance des bénéfices sur le S&P-500 au titre du troisième trimestre a été revue en légère baisse par rapport à la semaine dernière, à 4,1%, selon les données de Thomson Reuters.

Cette prévision est notamment freinée par la chute de 64,3% attendue pour les compagnies d'assurance, qui vont devoir assumer le coût du passage dévastateur des ouragans sur le sud des Etats-Unis fin août et début septembre.

Hors assurance, les bénéfices sur le S&P-500 au troisième trimestre sont attendus en hausse de 6,8%.

BANK OF AMERICA À UN PIC DEPUIS LA CRISE FINANCIÈRE

Toujours dans le secteur financier, les valeurs bancaires ont souffert en fin de semaine dernière après la publication des résultats de plusieurs grands établissements, qui ont confirmé un net recul des activités de trading au troisième trimestre.

Les banques ont toutefois rebondi ce lundi, le titre Bank of America ayant même atteint un pic depuis octobre 2008 et la crise financière internationale, à 26,33 dollars, avant de finir sur un gain de 1,59% à 26,24 dollars. Plusieurs courtiers ont relevé leur objectif de cours sur le titre en citant la maîtrise des coûts et les résultats globalement solides publiés vendredi par la banque.

JPMorgan a pour sa part gagné 2,07% après avoir annoncé le lancement d'un réseau de paiement utilisant la technologie blockchain.

Goldman Sachs a fini en hausse de 1,63%, principal soutien à la progression du Dow, à la veille de la publication de ses résultats.

Les valeurs bancaires ont aussi globalement profité de la hausse des rendements des emprunts du Trésor américain, susceptible de gonfler leurs revenus.

Les anticipations d'une hausse de taux de la part de la Réserve fédérale en décembre ont été confortées par les propos tenus dimanche par Janet Yellen. La présidente de la Fed a déclaré que la vigueur du marché américain du travail justifiait la poursuite d'un resserrement progressif des taux d'intérêt en dépit d'une inflation toujours modérée.

La hausse des rendements des Treasuries a aussi été favorisée par une information selon laquelle Donald Trump aurait été impressionné la semaine dernière lors de sa rencontre avec John Taylor, un économiste à l'université Stanford considéré comme un partisan d'un resserrement monétaire plus agressif.

Le rendement à deux ans des emprunts du Trésor a grimpé à 1,546%, un plus haut depuis novembre 2008. Le 10 ans est pour sa part monté à 2,30%.

ALLERGAN SUBIT UNE DÉFAITE JUDICIAIRE SUR DES BREVETS

Au-delà du secteur financier, Apple a pris 1,84% après un relèvement de recommandation par KeyBanc, passé à "surpondérer" sur le géant de la technologie. Le titre a été le principal contributeur à la hausse du S&P-500 et plus encore du Nasdaq.

Allergan a en revanche chuté de 3,46%, un juge américain ayant invalidé ses brevets sur son traitement contre la sécheresse oculaire, Restasis.

Le groupe américain de grands magasins Nordstrom a cédé 5,28% après avoir annoncé que sa famille fondatrice avait suspendu pour cette année son projet d'adossement à un fonds de capital-investissement en vue de son retrait de la Bourse, n'ayant pu réunir le financement nécessaire.

Le plus fort repli du jour sur le S&P-500 a été subi par la compagnie d'électricité PG&E (-7,43%), ses lignes à haute tension étant soupçonnées par certains médias d'être à l'origine des feux de forêts immenses et meurtriers qui sévissent en Californie.

Environ 5,5 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains, contre 5,9 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes.

Sur le marché des changes, l'euro s'est affaibli, repassant sous 1,18 dollar avec la perspective de l'entrée de l'extrême droite dans une coalition gouvernementale en Autriche.

Les cours du pétrole ont monté avec les tensions en Irak.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)