Wall Street ouvre en baisse et pèse sur l'Europe, doutes sur Trump

(Reuters) - Wall Street a ouvert sans grand changement jeudi, tandis que les places boursières en Europe réduisaient leur progression, les investisseurs restant prudents avant un vote clé au Congrès américain sur la première grande réforme législative de la présidence de Donald Trump.

Dans les premières minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones perd 0,05%, à 20.651,44 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,03% à 2.347,40 points et le Nasdaq Composite cède 0,1% à 5.815,97 points.

Les contrats à terme sur les indices new-yorkais avaient auparavant laissé entrevoir une tendance plus positive à l'ouverture, mais les déclarations de plusieurs responsables politiques aux Etats-Unis ont ravivé les inquiétudes sur la capacité de Donald Trump à faire passer son projet de réforme de l'Obamacare.

Un des principaux responsables du groupe démocrate à la Chambre des représentants a ainsi déclaré jeudi que les républicains n'avaient pas suffisamment de voix pour faire passer leur projet de réforme sur la santé.

En Europe, cela s'est traduit par une nette atténuation de la progression des places boursières, l'indice CAC 40 étant tombé brièvement dans le rouge après avoir gagné jusqu'à 0,3%.

Le projet de refonte de l'Obamacare, la loi emblématique sur l'assurance-santé de la présidence Obama que son successeur Donald Trump a promis d'abroger, devrait être présenté au vote jeudi soir à la Chambre des représentants.

Ce scrutin sera l'occasion pour les marchés de mesurer la capacité de Donald Trump à faire adopter ses réformes par le Congrès. "S'il ne parvient pas à faire passer le projet de loi, cela devrait pénaliser d'avantage les actions. Cela renforce aussi le risque que ses autres mesures politiques, comme les réductions d'impôts, soient reportées", prévient Masafumi Yamamoto, responsable de la stratégie sur le marché des changes chez Mizuho Securities.

Aux valeurs, Accenture chute de 4,09% après avoir fait état d'un bénéfice trimestriel en baisse à 838,8 millions de dollars (776,6 millions d'euros), soit 1,33 dollar par action, contre 1,33 milliard de dollars (2,08 dollars par action) un an plus tôt.

Alphabet perd 1,6%, alors que le conglomérat Johnson & Johnson a suspendu à son tour toutes ses publicités numériques sur YouTube en raison du risque de les voir accolées à des vidéos au contenu haineux.

De son côté, PVH s'envole de 8,65% après la publication de ses résultats trimestriels, supérieurs aux attentes du marché.

(Blandine Hénault, avec Marc Jones, édité par Patrick Vignal)