Wall Street ouvre en baisse, le sterling grimpe

PARIS (Reuters) - Wall Street a ouvert mardi en légère baisse, les investisseurs devant à la fois digérer des publications de résultats d'entreprises, surveiller les annonces de l'administration Trump sur la réforme fiscale à venir et évaluer le risque politique en Europe avec l'envolée de la livre sterling.

Quelques minutes après l'ouverture, l'indice Dow Jones perd 0,32% à 20.570,03 points. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,2% à 2.344,50 points et le Nasdaq Composite cède 0,14% à 5.849,11 points.

Aux valeurs, Goldman Sachs chute de 3,4% à 218,61 dollars après avoir publié un bénéfice trimestriel inférieur aux attentes.

A l'inverse, Bank of America progresse de 0,6% en réaction à une hausse plus marquée que prévu de son bénéfice net du premier trimestre.

Johnson & Johnson, qui est en train de racheter le groupe suisse de biotechnologies Actelion pour 30 milliards de dollars (28,2 milliards d'euros), lâche 2,4% après l'annonce d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes des analystes, en raison d'une baisse de la demande pour ses produits pharmaceutiques.

En tête du Dow Jones, Unitedhealth, le premier assureur santé américain, prend 1,2% à 169,23 dollars après avoir fait état au premier trimestre de résultats supérieurs aux attentes.

A contrario, Cardinal Health chute de 10,6% après avoir ajusté ses prévisions pour 2017 et annoncé l'acquisition de plusieurs activités du fournisseur d'équipements médicaux Medtronics pour 6,1 milliards de dollars.

LE RISQUE POLITIQUE S'ACCENTUE EN EUROPE

Au-delà des annonces d'entreprises, les investisseurs s'interrogent sur la politique à venir de l'administration Trump, notamment sur la grande réforme fiscale promise et très attendue par le marché. La perspective d'une baisse du taux d'imposition des entreprises est pour une bonne partie à l'origine du rally des marchés d'actions américains depuis l'élection de Donald Trump, le 8 novembre.

Dans un entretien au Financial Time publié lundi, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a toutefois estimé que l'objectif de faire passer la réforme fiscale devant le Congrès avant le mois d'août était ambitieux, évoquant un probable délai en raison de l'échec de l'abrogation de la réforme "Obamacare" qui a perturbé le calendrier. (http://on.ft.com/2oPJlTX)

La prudence des opérateurs de marché est également alimentée par le risque politique en Europe. Les principales places boursières européennes évoluaient dans le rouge à l'ouverture de Wall Street, avec des replis particulièrement marqués pour Paris et Londres.

Le CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, est pénalisé (-1,3%) par les craintes entourant l'élection présidentielle française, à cinq jours du premier tour du scrutin.

A Londres, l'annonce inattendue de la Première ministre britannique, Theresa May, d'organiser des élections législatives anticipées le 8 juin a provoqué une flambée de la livre sterling, ce qui fait chuter le FTSE-100 de 2%.

La livre bondit de plus de 1% face au dollar, à 1,2732 dollar et prend 0,9% face à la monnaie unique européenne, à 83,92 pence pour un euro.

"Ce ne sera pas un scrutin ordinaire, mais des élections centrées uniquement sur un seul sujet : (...) quelle forme pourrait prendre le Brexit ? ", observe Rowena Geraghty, analyste dette souveraine chez Standish.

De son côté, le dollar a touché un plus bas de trois semaines face à un panier de devises de référence, son indice repassant sous le seuil de 100, après l'annonce d'une baisse plus forte que prévu des mises en chantier aux Etats-Unis en mars.

Les investisseurs ont peu réagi au relèvement de la prévision de croissance mondiale de Fonds monétaire international (FMI) pour 2017, l'institution ayant par ailleurs mis en garde contre les "risques considérables" que fait peser la tentation du protectionnisme sur ses perspectives à moyen terme.

(Blandine Hénault, édité par Véronique Tison)