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Wall Street ouvre en baisse, Trump fait douter les marchés

(Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en net recul lundi, victime, comme Tokyo et les places européennes avant elle, de la poussée d'aversion au risque provoquée par l'échec au Congrès américain du projet de réforme de l'assurance santé "Obamacare" voulu par Donald Trump.

Ce revers politique infligé vendredi par les élus républicains au président des Etats-Unis exacerbe les doutes sur la capacité de ce dernier à mettre en oeuvre les autres promesses clés de sa campagne, comme la réforme fiscale ou un grand programme de travaux d'infrastructure.

Quelques minutes après le début des échanges, l'indice Dow Jones perd 139,29 points, soit 0,68%, à 20.457,43. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,75% à 2.326,33, son plus bas niveau depuis le 14 février, et le Nasdaq Composite cède 0,8% à 5.782,05.

Au moment de l'ouverture de Wall Street, les places européennes étaient elles aussi orientées à la baisse: l'indice Stoxx 600 abandonnait 0,76%, la Bourse de Paris 0,43%, Londres 0,93% et Francfort 1,05%.

L'indice de volatilité VIX bondit de près de 13% et a passé le seuil des 15 pour la première fois depuis la mi-novembre.

A New York comme sur le Vieux Continent, les investisseurs délaissent les secteurs qui avaient le plus profité, depuis l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, de la perspective d'une politique mêlant relance budgétaire et baisses d'impôts, susceptible de soutenir la croissance et l'inflation, donc de favoriser la remontée des taux d'intérêt.

Les banques américaines sont ainsi sanctionnées à l'instar de Goldman Sachs (-3,04%), JPMorgan (-1,91%) ou Bank of America (-3,6%). De leur côté, les sidérurgistes US Steel et AK Steel abandonnent respectivement 4,9% et 5,6%.

A la hausse, Snap gagne 0,7%, soutenu par des recommandations favorables, plusieurs intermédiaires soumis à un "blackout" depuis l'introduction en Bourse ayant initié leur couverture avec une recommandation favorable.

Sur le marché des changes, le dollar, au plus bas depuis la mi-novembre, perd 0,66% face à un panier de devises de référence. L'euro s'échange tout près de 1,09 dollar.

Le pétrole est lui aussi en baisse, principalement à cause des doutes sur la prolongation de l'accord de réduction de la production conclu par l'Opep en novembre. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 1,77% à 47,13 dollars le baril, le Brent 1,38% à 50,10 dollars.

(Marc Angrand, avec Yashaswini Swamynathan à Bangalore)