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Wall Street à de nouveaux sommets, optimisme sur l'économie

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini sur de nouveaux records jeudi en réaction à des indicateurs économiques positifs qui laissent espérer de bons chiffres de l'emploi vendredi et rassurent sur la croissance au deuxième trimestre.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a fini sur un pic absolu de 21.144,18 points, en hausse de 135,53 points ou 0,65%. Le Standard & Poor's-500, plus large, a gagné 18,24 points ou 0,76% à 2.430,04, terminant lui aussi à son plus haut.

Le Nasdaq Composite, en hausse de 48,31 points (0,78%), a pour sa part fini sur une clôture inédite de 6.246,83 points après être monté en fin de séance jusqu'à 6.247,07.

L'enquête ADP publiée à la veille de la statistique officielle de l'emploi a fait état de 253.000 créations de postes dans le secteur privé en mai, soit nettement plus que les 185.000 qu'attendaient en moyenne les économistes interrogés par Reuters.

"On a de bons chiffres de l'ADP aujourd'hui et souvent cela donne une bonne indication des chiffres mensuels de l'emploi", commente Randy Frederick, responsable trading et dérivés chez Charles Schwab à Austin (Texas).

Le consensus établi avant la publication de l'enquête ADP était de 185.000 créations d'emplois non agricoles aux Etats-Unis en mai, après les 211.000 annoncées en avril, dont 173.000 dans le secteur privé contre 194.000.

L'indice ISM des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier a de son côté montré une légère accélération de la croissance en mai, après deux mois de ralentissement, confirmant que l'économie est repartie de l'avant au deuxième trimestre après un coup de mou en début d'année.

De bons chiffres de l'emploi vendredi viendraient encore renforcer la probabilité d'une hausse de taux la semaine prochaine, la deuxième de l'année, à l'issue de la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale. Selon le baromètre FedWatch de CME Group, les traders situent à 96% la possibilité d'un resserrement monétaire le 14 juin et à 50% celle d'une autre hausse de taux dans l'année.

La normalisation de la politique de la Fed, loin d'effrayer le marché, est perçue comme rassurante à cause de son caractère progressif et de la communication efficace de la banque centrale auprès des marchés.

John Williams, le président de l'antenne de San Francisco de la Fed, a déclaré jeudi s'attendre à trois hausses de taux au total cette année, sans exclure l'hypothèse d'une quatrième en cas d'accélération inattendue de la croissance de l'économie américaine. Il a pris soin d'ajouter que la Fed communiquerait de manière prévisible et transparente.

Le gouverneur de la Fed Jerome Powell, interrogé par CNBC, a dit pour sa part attendre trois hausses de taux en 2017.

PRAXAIR PORTÉ PAR SA FUSION AVEC LINDE

Les 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, avec en tête un tir groupé des financières (+1,18%), du compartiment de la santé (+1,18%) et des matériaux de base (+1,09%).

Deere's s'est octroyé 1,83% à 124,70 dollars, après un record à 125,98, en réaction au rachat bien accueilli du groupe allemand non coté Wirtgen, spécialisé dans les engins de construction routière, pour 5,2 milliards de dollars (4,6 milliards d'euros).

Le fabricant de pneus Goodyear a pris 7,23%, la deuxième meilleure performance du S&P-500, en réaction à un relèvement de recommandation de Morgan Stanley.

Les constructeurs automobiles Ford et General Motors ont gagné respectivement 2,61% et 1,47% en réaction aux chiffres des ventes de voitures en mai. L'indice S&P 1500 des constructeurs et équipementiers automobiles a pris 2,25%.

Le producteur de gaz industriels Praxair s'est adjugé de son côté 1,36%, record à la clé, après l'annonce du feu vert du groupe allemand Linde à leur projet de mariage de plus de 70 milliards de dollars.

Parmi les petites capitalisations, l'équipementier des réseaux Ciena a bondi de 15,8% après ses résultats, permettant à l'indice Russell 2000 des "small caps" de grimper de 1,93%, sa meilleure séance depuis le 1er mars même s'il reste en retrait du S&P-500 depuis le 1er janvier.

Contre la tendance, Hewlett Packard Enterprise a flanché de 6,87% après l'annonce d'une baisse du chiffre d'affaires de sa principale division, celle qui vend des serveurs ainsi que des équipements réseaux et stockage de données aux entreprises, en raison d'une demande atone et de la vigueur du dollar.

Quelque 6,89 milliards d'actions ont été échangées, à comparer à un volume moyen de 6,72 milliards sur les 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, le dollar s'est apprécié de 0,3% face à l'euro, à 1,1210, en réaction aux indicateurs du jour. Sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt à 10 ans a progressé de 3 points de base à 2,22% mais en ayant réduit son avance après les premières informations faisant état d'un retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat, ce qu'a confirmé le président Trump ensuite.

(avec Sweta Singh et Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)