Publicité

Wall Street marque le pas après des résultats contrastés

LA CLÔTURE DES MARCHÉS AMÉRICAINS

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini sans grand changement jeudi, dans un marché tiraillé entre des résultats décevants de Facebook et Procter & Gamble et l'annonce d'une accélération de la croissance américaine au deuxième trimestre.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 5,41 points ou 0,03% à 17.745,98 alors que le Standard & Poor's 500, plus large, a grignoté 0,06 point (0%) à 2.108,63.

Le Nasdaq Composite a avancé plus nettement de 17,05 points (0,33%) à 5.128,79.

Après leur franche hausse des deux dernières séances, le Dow Jones et le S&P ont cédé du terrain le matin puis hésité autour de l'équilibre tout au long de l'après-midi.

Procter & Gamble, sanctionné d'un recul de 4,01% après l'annonce d'un chiffre d'affaires en baisse pour le sixième trimestre consécutif, a pesé sur le Dow alors que Facebook, principal frein pour le S&P 500 et le Nasdaq, a finalement limité sa perte à 1,84% en clôture après avoir cédé jusqu'à 5% le matin.

Sur le front macro-économique, la croissance du deuxième trimestre a été annoncée à 2,3% en rythme annuel en première estimation, moins que les 2,6% qu'attendaient les économistes mais nettement au-dessus de la performance du premier trimestre qui a toutefois été révisée à la hausse (+0,6%).

La statistique a conforté la perspective d'une normalisation prochaine de la politique monétaire avec une hausse des taux de la Réserve fédérale, la première depuis 2006, qui pourrait intervenir dès septembre.

Les rendements des obligations américaines à 3 et 5 ans, les plus sensibles aux taux directeurs, se sont tendus et l'emprunt à 10 ans, référence du marché obligataire, a vu le sien grimper à 2,27%.

Le dollar en a également profité pour se renforcer de 0,5% face à l'euro et l'indice qui mesure son niveau face à un panier de grandes devises a atteint un plus haut de huit jours à 97,77, avant de revenir à 97,49 en fin de séance (+0,52%).

La vigueur du dollar a en revanche pesé sur les matières premières, à l'image des cours du brut qui se sont encore effrités sur le Nymex. L'indice Thomson Reuters CRB des matières premières a touché un nouveau plus bas de six ans et l'or a flirté avec des plus bas de cinq ans et demi.

MONDELEZ SOUTIENT LE NASDAQ, INTELSAT DÉCOLLE

Le S&P n'affiche qu'un gain de 2,4% depuis le début de l'année quand les places européennes sont autour de 15%, voire 18% pour le CAC 40 à Paris. "On reste coincé dans des marges parce qu'il n'y a rien qui motive les investisseurs pour pousser les indices dans un sens ou un autre", se désole Warren West, chez Greentree Brokerage Services à Philadelphie.

Avec 64% des sociétés du S&P-500 qui ont publié leurs résultats du deuxième trimestre, les estimations des analystes donnent désormais une progression moyenne de 0,1% des profits d'ensemble des entreprises du S&P-500 mais avec un recul de 3,6% des chiffres d'affaires, selon les données de Thomson Reuters.

Cette légère amélioration des bénéfices semble insuffisante pour insuffler un nouvel élan à la Bourse dans un contexte de valorisations élevées, le S&P se traitant à près de 16,8 fois les résultats à 12 mois, un niveau supérieur à la médiane sur 10 ans qui se situe à 14,7, selon Starmine.

Six des dix grands indices sectoriels du S&P ont fini en hausse jeudi, avec la plus forte progression pour les services aux collectivités (+0,72%) et la plus forte baisse pour le compartiment de l'énergie (-0,65%), dans le sillage des cours du pétrole qui ont encore cédé du terrain sur le Nymex.

Parmi les valeurs les plus achetées, Mondelez International a soutenu le Nasdaq avec un gain de 5,03% à 45,27 dollars, après un record à 45,31. Malgré une baisse de 17% de ses ventes en Europe, son principal marché, le fabricant du chocolat Cadbury et des biscuits Oreo a publié un bénéfice meilleur que prévu, relevé ses prévisions pour l'ensemble de l'année et revu à la hausse son programme de rachat d'actions.

Fiat Chrysler Automobiles s'est adjugé 7,30% à 15,58 dollars après l'annonce d'un bond de 69% de son bénéfice net au deuxième trimestre et d'un relèvement de ses prévisions.

Le fabricant et distributeur de chaussures de sport Skechers USA a bondi de 16% après l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 36% et meilleur qu'attendu.

Le fabricant de satellites Intelsat s'est envolé de 26,4% à 9,66 dollars, plus forte hausse de son histoire, après des résultats là encore supérieurs aux attentes.

A la baisse, le distributeur bio Whole Foods Markets a chuté de 11,61% après une publication trimestrielle qui a laissé les investisseurs sur leur faim.

Quelque 6,4 milliards de titres ont changé de mains sur les différentes plates-formes américaines selon BATS Global Markets, à comparer à une moyenne de 6,7 milliards depuis le début du mois.

(Tanya Agrawal, avec Noel Randewich, Véronique Tison pour le service français)