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Wall St recule encore, la distribution déçoit, le pétrole chute

(Reuters) - La Bourse de New York a de nouveau reculé mardi pour tomber à son plus bas niveau depuis trois semaines et repasser en territoire négatif sur 2018, les résultats moroses de plusieurs distributeurs s'étant ajoutés à la chute des cours du pétrole et aux dégagements sur les valeurs technologiques.

L'indice Dow Jones a perdu 551,8 points, soit 2,21%, à 24.465,64 et le S&P-500, plus large, a cédé 48,84 points, soit 1,82%, à 2.641,89, après être avoir perdu jusqu'à 2,2% en séance.

Le Nasdaq Composite a reculé de 119,65 points, soit 1,7%, à 6.908,82, sa plus mauvaise clôture depuis début avril.

Le Nasdaq accuse désormais un repli de près de 15% depuis son record de clôture de fin août.

Les résultats et prévisions des distributeurs Target et Kohl's ont déçu et nourri l'aversion au risque à trois jours du démarrage de la période clé des achats de fin d'année, alors que la tendance était déjà dominée par les doutes sur les perspectives de croissance, les bénéfices des sociétés cotées et les taux d'intérêt.

"En dépit de ce qui reste comme une saison de résultats plutôt bonne, les gens regardent vers l'année prochaine et craignent un ralentissement", explique Mark Kepner, trader actions chez Themis Trading.

"A ce stade, c'est 'vendez d'abord, posez des questions ensuite'."

L'indice de volatilité du CBOE, baromètre de la nervosité des investisseurs, a atteint en séance, à 23,81 points, son plus haut niveau depuis le 30 octobre avant de revenir à 22,48 en clôture.

Depuis le début de l'année, le S&P 500 et le Dow Jones accusent désormais un repli de plus de 1% et le Nasdaq un recul de 0,16%.

VALEURS

La plus forte baisse sectorielle a touché le secteur de l'énergie, dont l'indice S&P a chuté de 3,29% face au nouveau plongeon des cours du pétrole, de près de 7% pour brut léger américain (WTI), toujours plombé par la perspective d'un ralentissement de la demande mondiale dans les mois à venir.

Le S&P de la distribution, lui, a cédé 2,73%, sa huitième baisse consécutive.

Target, l'un des principaux acteurs de la grande distribution, a perdu 10,53% après l'annonce d'un bénéfice inférieur aux estimations et d'une forte hausse de ses stocks qui préoccupe les analystes financiers.

L'enseigne de grands magasins Kohl's a quant à elle abandonné 9,23% après une prévision de résultat pour l'ensemble de l'exercice en cours inférieure au consensus.

La chaîne de magasins de bricolage Lowe's a lâché 5,69% après la présentation d'un nouveau plan de restructuration en réaction à des ventes inférieures aux prévisions.

Du côté des technologiques, Apple a cédé 4,78%, la plus forte baisse du Dow, de nouveau en raison des craintes d'un ralentissement des ventes d'iPhone; celles-ci ont conduit Goldman Sachs à abaisser encore son objectif de cours sur la valeur, à 182 dollars contre 209 dollars auparavant.

S'il conserve le titre de première capitalisation mondiale, le groupe à la pomme a vu sa valeur boursière chuter de plus de 23%, soit près de 240 milliards de dollars, depuis son record de clôture du 3 octobre.

La journée a été plus clémente pour les autres poids lourds du secteur des hautes technologies et d'internet: Facebook a fini en hausse de 0,67% et Alphabet de 0,29% tandis qu'Amazon et Netflix limitaient leur repli à 1,11% et 1,34% respectivement.

L'indice des "FANG", qui regroupe ces grosses capitalisations "tech", a reculé de 1,54%.

A la hausse, le concepteur de semi-conducteurs Nvidia a gagné 3,03% après l'annonce par le spécialiste de la vente à découvert Citron Research d'une position acheteuse sur la valeur "pour la première fois en deux ans". Le titre cédait jusqu'à 8% en début de séance.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le nombre des mises en chantier aux Etats-Unis a légèrement progressé en octobre, de 1,5%, grâce à un rebond des projets d'immeubles d'habitation collectifs, mais la construction de maisons individuelles a baissé pour le deuxième mois consécutif (-1,8%), suggérant la persistance de conditions de marché défavorables.

Les permis de construire ont reculé de 0,6% pour revenir à 1,263 million en rythme annualisé.

(Marc Angrand, avec Caroline Valetkevitch à New York)