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Wall Street hésite à l'ouverture, Powell anime la séance

par Laetitia Volga

(Reuters) - La Bourse de New York a ouvert sans tendance mardi à quelques minutes de l'audition à la Chambre des représentants de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, qui lors de son discours introductif a fait savoir que le Fed maintiendrait sa politique de hausse de taux graduelles.

L'indice Dow Jones gagne 18,08 points, soit 0,07%, à 25.691,19 points dans les premiers échanges. Le Standard & Poor's 500, plus large, avance de 0,07% à 2.777,71 points mais le Nasdaq Composite cède 0,19% à 7 407,66 points.

Jerome Powell a déclaré que la Fed, soucieuse de trouver un équilibre entre les risques de surchauffe de l'économie et la nécessité de soutenir la croissance, poursuivrait sa politique de hausses de taux graduelles en dépit de l'effet stimulant de la réforme fiscale et de l'augmentation des dépenses publiques.

La Fed projette trois hausses de taux cette année et Jerome Powell, dans sa déclaration introductive, n'a rien dit qui remette en cause ce scénario même s'il a qualifié de "vents favorables" la politique du gouvernement et l'accélération de la croissance mondiale.

"Il n'y a pas de surprises dans ce qu'a annoncé Powell, qui reflète la position du comité de politique monétaire de la Fed", estime Kevin Logan, chef économiste chez HSBC Securities à New York.

"Il souligne les effets porteurs de la réforme fiscale et cela renforce leur point de vue sur la croissance régulière de l'économie cette année. Cela conduira à une normalisation progressive de la politique accommodante de la Fed", ajoute-il.

Après avoir légèrement réduit ses gains après cette déclaration introductive, le dollar repart à la hausse et gagne 0,35%. Parallèlement, l'euro cède 0,37%.

Le rendement des Treasuries à 10 ans s'est retourné à la baisse, à 2,8569% contre 2,87% avant la publication de la déclaration introductive de Jerome Powell.

Le président de la Fed s'exprimera à partir de 15h00 GMT devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants avant une très attendue séance de questions-réponses.

MACY'S PREND LA TÊTE DU S&P-500

Sur le front des valeurs, Comcast recule de 5,67% après avoir dévoilé une offre de 22,1 milliards de livres (25,05 milliards d'euros) pour racheter le groupe européen de télévision payante Sky, qui s'adjuge 21% à la Bourse de Londres). Le câblo-opérateur défie ainsi Twenty-First Century Fox (-1,80%), le groupe de Rupert Murdoch qui veut lui aussi prendre le contrôle de Sky, mais aussi Walt Disney (3,12%) dans le cadre de sa reprise prévue d'actifs de Fox.

Le groupe de grands magasins Macy's grimpe de 12,79% après l'annonce d'une hausse plus forte que prévu de ses ventes à périmètre comparable au quatrième trimestre, grâce à une bonne saison de Noël et à une refonte de son programme de fidélité. Ses concurrents J.C. Penney (+3,6%) et Kohl's en profitent et gagnent entre 13,94% et 2,4%.

A la baisse, Fitbit, le fabricant d'accessoires connectés, chute de 9,57% après avoir publié des résultats trimestriels inférieurs aux attentes.

En Europe, les places boursières évoluent en ordre dispersé. Le CAC 40 est quasiment à l'équilibre à 0,05%, le Dax allemand perd 0,28% et le Footsie à Londres évolue dans le vert à 0,19%, tiré par la performance boursière de Sky.

L'INFLATION ALLEMANDE A PLUS BAS DE 15 MOIS

En macro-économie, le marché a appris que l'inflation allemande sur un an a ralenti plus que prévu en février, à un plus bas de 15 mois, ce qui suggère que les pressions sur les prix restent faibles dans la première économie d'Europe.

Les commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, ont baissé en janvier aux Etats-Unis, pour le deuxième mois d'affilée, signe d'un ralentissement des dépenses des entreprises en biens d'équipements au terme d'une année 2017 pourtant dynamique en la matière.

Sur le marché pétrolier, les cours du baril sont en légère baisse, pénalisés par la perspective d'une croissance continue de la production américaine, qui pourrait dépasser celle de la Russie dès l'an prochain.

(Avec Alden Bentley, édité par Véronique Tison)