Publicité

Wall Street finit étale, les pressions inflationnistes inquiètent

par Stephen Culp

NEW YORK (Reuters) - (Répétition avec chiffre de la hausse des salaires)

La Bourse de New York a fini sur une note quasiment stable vendredi, la baisse des valeurs de l'énergie et le fléchissement des techs ayant compensé la hausse de la distribution, portée par Amazon, sur fond de craintes de pressions inflationnistes.

L'indice Dow Jones a perdu 11,15 points, soit 0,05%, à 24.311,19.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 2,97 points, soit 0,11% à 2.669,91.

De son côté, le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a pris 1,12 point, soit 0,02% à 7.119,80.

Sur la semaine, le Dow s'est replié de 0,62%, le S&P-500 de 0,01% et le Nasdaq de 0,37%.

Le département du Commerce a annoncé vendredi que la croissance de l'économie américaine s'était élevée à 2,3%.

Bien que supérieure aux prévisions, elle a néanmoins ralenti en début d'année par rapport au quatrième trimestre 2017 (+2,9%) sous l'effet d'un fléchissement des dépenses de consommation, de l'investissement des entreprises et du logement.

HAUSSE DES SALAIRES

Sur la période, l'indice de consommation des ménages (PCE dit "core") au premier trimestre est ressorti à 2,5% sur un an contre 1,9% sur les trois derniers mois de 2017 et les salaires ont augmenté de 0,9%, leur rythme le plus élevé depuis 11 ans.

"Pour moi, la hausse des salaires est l'élément inflationniste qui a le plus d'impact sur les marchés actions", commente Chuck Carlson, directeur général d'Horizon Investment Services.

Ces risques inflationnistes, qui font craindre une accélération de la hausse des taux par la Fed, interviennent alors que les entreprises ont déjà prévenu que la hausse de leurs coûts pourraient éroder leur marges. Le comité de politique monétaire de la banque centrale se réunit mardi et mercredi.

"Je pense que la plupart des gens pensaient que les résultats, le bénéfice net, allaient être dopés par la réforme fiscale et c'est ce qui s'est passé", poursuit-il. "Mais, on parle d'un trimestre écoulé. Et les marchés réagissent à ce qui va arriver."

EXXON, PLUS FORTE BAISSE DU DOW

Sept des onze compartiments du S&P-500 ont fini dans le vert.

Aux valeurs, Amazon, s'est adjugé de 3,60%, après un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels nettement supérieurs aux estimations des analystes, des résultats tirés par la croissance des ventes en ligne et les activités d'informatique à distance ("cloud").

Le géant de la distribution en ligne a largement contribué à soutenir le secteur de la distribution, qui termine en hausse de 2,02%, meilleure performance sectorielle du S&P-500 et des biens de consommation non essentiels (+0,5%).

En hausse dans les premiers échanges, le compartiment des techs a fini sur un repli de 0,32%.

Microsoft et Intel, qui avaient ouvert sur des records après des résultats meilleurs que prévu, ont rapidement réduit leurs gains. Le premier a gagné 1,65%, tandis que le second a perdu 0,60%.

"Ce que l'on observe sur cette saison des résultats, c'est que les bénéfices ont été bons et que les investisseurs ont l'impression que l'environnement est aussi bon que possible, il n'y a pas beaucoup de potentiel ou de catalyseurs pour aller plus haut, donc ils prennent leurs bénéfices", explique Michael O'Rourke, stratège chez JonesTrading.

Exxon a lâché 3,80%, plus forte baisse du Dow. Le bénéfice du groupe pétrolier a déçu.

Dans son sillage, le secteur de l'énergie a fini en queue de peloton, sur un repli de 1,22%.

Sprint a bondi de 8,33% après des informations de Reuters selon lesquelles l'opérateur et T-Mobile US mettaient la dernière main à leur projet de fusion, dont ils espèrent signer l'accord dans les trois jours qui viennent.

Quelque 6,13 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains à comparer avec une moyenne de 6,62 milliards au cours des 20 dernières séances.

Sur le front obligataire, le rendement du 10 ans américain, qui a atteint dépassé les 3% cette semaine, a reflué pour la deuxième journée consécutive et évolue autour de 2,9605%.

Le dollar, qui avait profité des regains de tensions sur le marché obligataire, a gagné 1,4% sur la semaine face à un panier de devises de référence, sa plus forte hausse hebdomadaire depuis novembre 2016. L'euro a gagné 0,2% face au billet vert à 1,2125%.

Sur le front pétrolier, les cours évoluent peu, sur fond de craintes de renforcement des sanctions américaines contre l'Iran. Le baril de Brent se traite au-dessus des 74 dollars et le brut léger américain des 67 dollars.

(Avec Sruthi Shankar, Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)