Wall Street finit en petite hausse après une séance hésitante

par Stephen Culp

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a réduit ses gains lundi en fin de séance, la faiblesse des secteurs défensifs ayant contrecarré l'impact positif des signes d'apaisement des tensions commerciales entre Washington et Pékin après que Donald Trump a assoupli sa position sur le dossier du géant chinois de la technologie ZTE.

L'indice Dow Jones a gagné 68,24 points, soit 0,27%, à 24.899,41. Le S&P-500, plus large, a pris 2,41 points, soit 0,09%, à 2.730,13, après avoir atteint un pic de deux mois en cours de séance. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 8,43 points (+0,11%) à 7.411,32 points.

"Les nouvelles sur le front commercial ont été plus calmes, nous n'avons pas eu de reprise de la surenchère", a noté John Augustine, responsable de la stratégie de Huntington Bank.

La Bourse de New York a gagné plus de 2% la semaine dernière malgré l'annonce du rétablissement de sanctions américaines contre l'Iran, qui a peu pénalisé les indices actions. Le Dow Jones et le S&P 500 ont alors dépassé leur moyenne mobile à 100 jours, qui constitue un facteur technique important de soutien.

Les investisseurs gardent notamment l'espoir d'éventuelles concessions de Washington dans le dossier iranien.

Cet espoir a été alimenté dimanche par le changement de ton inattendu de Donald Trump sur un autre dossier, celui du géant chinois des hautes technologies ZTE: le président américain a déclaré qu'il collaborait avec son homologue chinois Xi Jinping pour permettre à ZTE de reprendre rapidement ses activités alors que les sanctions américaines menaçaient la survie même du groupe chinois.

VIRAGES À 180°

"Les virages politiques à 180° sont loin d'être inhabituels, tout comme les annonces politiques sur Twitter. Cependant, les sanctions contre ZTE avaient des motivations juridiques, pas politiques", estime pour sa part Paul Donovan, chef économiste d'UBS. "On peut désormais s'interroger sur la cohérence de la politique de sanctions envers l'Iran."

Les propos de Trump sur ZTE ont été prononcés avant des rencontres commerciales entre le vice Premier ministre chinois Chinese Liu He et des représentants américains cette semaine.

Les actions ont conservé par ailleurs un soutien lié à la saison des résultats qui touche à sa fin aux Etats-Unis. Selon des données Thomson Reuters I/B/E/S, les bénéfices par action du S&P-500 devraient avoir augmenté de 26% au premier trimestre.

Sur les 11 grands secteurs du S&P 500, les défensifs tels que les services collectifs, les télécoms et l'immobilier ont figuré parmi les plus fortes baisses.

Aux valeurs individuelles, les principaux fournisseurs américains du groupe chinois en difficulté ZTE ont profité des concessions de Donald Trump vis-à-vis du groupe chinois: Acacia Communications gagne 8,7%, Finisar 1,03%, Lumentum Holdings 2,22% et Oclaro 2,92%.

Le secteur du jeu a bondi après que la Cour suprême a rendu une décision susceptible d'aboutir à la légalisation des paris sportifs aux Etats-Unis et de créer un nouveau marché de plusieurs milliards de dollars.

XEROX CHUTE, SYMANTEC SE REPREND

Xerox a perdu 4,31% après avoir annoncé dimanche qu'il renonçait à se faire racheter par le japonais Fujifilm pour 6,1 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros).

NXP a bondi de 11,85% et Qualcomm de 2,73% alors que, selon Bloomberg, la Chine a repris l'examen du projet de rachat de NXP par Qualcomm pour 44 milliards de dollars.

De son côté, le spécialiste de la cybersécurité Symantec a avancé de 9,63% après avoir chuté de 33% vendredi en réaction à l'annonce d'une enquête interne susceptible de retarder la publication de ses comptes annuels.

Le compartiment énergétique américain a gagné encore 0,63% après avoir bondi de plus de 15% depuis début avril sur fond de nette remontée des prix du pétrole.

Les cours du brut sont repartis à la hausse à la suite d'un rapport de l'Opep annonçant que le marché est quasiment désengorgé, à l'issue d'une séance marquée par le creusement de l'écart entre le WTI américain et le Brent. Le baril de brut léger américain (WTI) a franchi les 71 dollars et le Brent de la mer du Nord évolue à près de 78,50 dollars.

"Il y a la menace qu'un cours suffisamment élevé n'active les 7.700 points de forage qui ne sont pas finis dans les 48 Etats du Sud", explique Walter Zimmerman, analyste chez ICAP TA.

"Et dans le même temps, si le brut iranien est véritablement retiré du marché, cela va avoir un impact nettement plus fort sur le baril de Brent que sur le WTI", poursuit-il.

Sur le marché des changes, le dollar a connu une séance hésitante, après une vive progression qui l'a vu bondir de plus de 4% en seulement 15 jours.

L'indice dollar face à un panier de six devises de référence a effacé ses pertes peu avant la clôture de Wall Street et gagnait 0,10% en fin de séance. Parallèlement, l'euro est en léger repli de 0,07% face à la devise américaine après d'être rapproché du seuil de 1,20 dollar.

Il s'est échangé 5,96 milliards de titres sur les marchés américains contre 6,65 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

(Stephen Culp, Blandine Henault et Juliette Rouillon pour le service français)