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Wall Street finit en ordre dispersé

par Sruthi Shankar et Sinead Carew

NEW YORK (Reuters) - Les grands indices de Wall Street ont terminé la séance de mercredi en ordre dispersé, le Nasdaq ayant profité de la vigueur des valeurs des biotechnologies, tandis que le Dow Jones et, dans une moindre mesure, le S&P-500 ont été alourdis en premier lieu par les valeurs de l'énergie.

Le pétrole a perdu 20% de sa valeur cette année, les efforts de l'Opep et de pays producteurs non membres du cartel ne parvenant pas à libérer un marché saturé et le future sur le baril de brut WTI texan a touché en séance son plus bas niveau depuis août 2016.

Il a ainsi provoqué une nouvelle saignée de l'indice de l'énergie (-1,60%), qui accuse la plus mauvaise performance des 11 grands indices sectoriels du Standard & Poor's depuis le début de l'année, avec une perte de plus de 14%, alors que le S&P lui-même affiche un gain de 8,83%.

Dans le compartiment des pétrolières, Chevron laisse 1,9% et Exxon Mobil 1,1%.

"Je pense qu'il y a une scission entre court terme et long terme. Il est évident que jusqu'à présent optimisme ambiant et résultats ont soutenu les cours mais l'or noir a peut-être gâté quelque peu le sentiment à court terme", a dit Terry Sandven (U.S. Bank Wealth Management).

"Si le pétrole tombe à moins de 40 dollars, il y aura des pressions sur l'ensemble des résultats et pas seulement sur ceux du secteur de l'énergie".

L'indice Dow Jones a perdu 57,11 points, soit 0,27%, à 21.410,03 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 1,42 point (0,06%) à 2.435,61 points. Le Nasdaq Composite a gagné 45,92 points (0,74%) à 6.233,95 points.

Il reste la question de la Réserve fédérale qui préoccupe toujours le marché, le rythme des futures hausses des taux étant fonction de l'évolution de l'inflation.

Robert Kaplan et Charles Evans, les présidents des Fed de Dallas et de Chicago respectivement, n'aiment pas l'inflation actuelle qui leur paraît trop faible et qui persiste à rester en deçà de l'objectif de 2% de la banque centrale.

Eric Rosengren, leur homologue de la Fed de Boston, juge que le contexte de taux très bas aux Etats-Unis est risqué pour la stabilité financière.

En dehors de cela, l'indice des biotechnologiques du Nasdaq a gagné 4,05%, porté par les gains de valeurs telles que Celgene, Regeneron et Biogen qui ont gagné de 4,7% à 5,4%. Son gain est de 8% depuis le début de la semaine.

L'indice S&P de la santé a gagné lui 1,23%, plus fort gain sectoriel de la séance. Il a avancé de plus de 15% depuis le début de l'année.

Ces valeurs profitent d'articles de presse suivant lesquels l'initiative du président Donald Trump en vue de faire baisser les prix des médicaments ne serait pas aussi négative que ça pour le secteur pharmaceutique.

Un article du New York Times publié mardi laissait même supposer que Trump assouplirait la réglementation le gouvernant, alors que le Sénat se prépare à présenter jeudi son texte de réforme du secteur de la santé.

Enfin, les valeurs de la santé bénéficient d'une rotation des placements des investisseurs, au détriment des valeurs high techs qui ont été attaquées récemment, alors que leur indice sectoriel a gagné 19% environ depuis le début de l'année.

Aux valeurs, Adobe Systems a pris 2,4%, le concepteur de Photoshop ayant annoncé mardi un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes en raison d'une hausse des abonnements à son service Creative Cloud, qui intègre entre autres le très populaire logiciel de graphisme.

FedEx, qui a annoncé mardi un bénéfice trimestriel plus élevé que prévu, retirant les fruits de l'acquisition de TNT Express et d'une hausse des ventes sur l'ensemble de ses segments d'activité, a lui progressé de 1,6%.

Le volume a été de 7,16 milliards de titres échangés, plus que la moyenne de 6,92 milliards des 20 dernières séances.

Le recul de Wall Street a poussé les cambistes à prendre leur bénéfice sur le dollar, qui avait atteint mardi un pic d'un mois de 97,871 face à un panier de devises de référence, porté par les anticipations d'une nouvelle hausse des taux de la Réserve fédérale à intervenir d'ici la fin de l'année.

Le sterling lui a monté après qu'Andy Haldane, chef économiste de la Banque d'Angleterre, eut dit qu'il se prononcerait sans doute pour une hausse des taux cette année. La livre a en réaction réduit de moitié sa perte de 0,6% accusée mardi contre le billet vert.

Sur le marché des Treasuries, la courbe des rendements s'est encore un peu plus aplatie, en réaction aux dernières déclarations de responsables de la Fed, l'écart entre le papier à cinq ans et celui à 30 ans tombant à 95 points de base, le plus faible depuis décembre 2007, ce qui était déjà le cas pour le spread de la veille.