Wall Street finit en hausse avec les techs et la distribution

par Sinead Cruise

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini en hausse lundi, avec à la clé une clôture record pour le Nasdaq, soutenue par le secteur technologique et les valeurs de la distribution après les solides chiffres de l'emploi de vendredi qui ont renforcé la confiance des investisseurs dans l'économie américaine.

L'indice Dow Jones a fini sur un gain de 178,48 points, soit 0,72%, à 24.813,69 et le S&P-500, plus large, s'est octroyé 12,25 points ou 0,45% à 2.746,87.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a pris 52,13 points (0,69%) à 7.606,46, un niveau inédit en clôture.

Apple, principale contribution à la hausse du S&P, a atteint un nouveau record à 193,42 dollars avant de finir à 191,83, un gain de 0,84%, alors que s'ouvrait en Californie sa conférence des développeurs toujours très suivie par les investisseurs.

Soucieux de redorer son blason après l'affaire du vieillissement rapide de ses batteries l'an dernier, Apple a présenté à cette occasion la nouvelle version de son système d'exploitation pour iPhone et iPad, l'iOS12, qui aura pour particularité d'améliorer les performances d'anciens smartphones comme l'iPhone 6.

Le groupe pourrait aussi annoncer des avancées en matière de réalité augmentée.

Microsoft a aussi atteint un record, à 101,86 dollars, après l'annonce de l'acquisition pour 7,5 milliards de dollars (6,4 milliards d'euros) de la plate-forme de codage GitHub, qui dit réunir 28 millions de développeurs. Le titre a fini en hausse de 0,87% à 101,67 dollars.

L'indice sectoriel S&P des technologies de l'information, en hausse de 0,79%, a atteint un nouveau record et le Nasdaq s'est grandement rapproché de son plus haut historique de 7.637,27 points inscrit le 13 mars.

Les valeurs de la distribution ont trusté les meilleures places du S&P-500, favorisées par le rapport sur l'emploi meilleur que prévu publié vendredi, avec un taux de chômage au plus bas depuis 18 ans et des salaires en progression sensible.

La meilleure performance sectorielle a été pour les biens de consommation non essentielle, en hausse de 1,13%, et l'indice de la consommation de base a pris 0,82%.

Walmart, en hausse de 2,93%, a fini en tête du Dow et Home Depot a gagné 2,13%. Hors de l'indice, Target, Kohl's et Macy's ont pris plus de 4%.

"Malgré l'agitation des deux dernières semaines, le marché est resté focalisé sur les fondamentaux et l'amélioration des données économiques explique cette résilience des actions", commente Tom Essaye, fondateur de Sevens Report.

L'EURO REGAGNE 0,3%

Le laboratoire Merck (+2,41%) s'est aussi distingué après la publication de résultats d'essais cliniques positifs sur l'efficacité de son Keytruda dans le traitement d'un type de cancer du poumon.

Boeing a pris pour sa part 1,12% en réaction à l'annonce d'une alliance avec le français Safran dans les moteurs auxiliaires pour avions.

Seules six des 30 valeurs du Dow ont fini en repli, la plus forte baisse étant pour General Electric, qui a cédé 2,77% à 13,71 dollars. Selon RBC Capital Markets, les traders sur options parient sur une baisse du dividende allant jusqu'à 50% pour le conglomérat. Le titre a perdu quelque 10% depuis le 23 mai, quand le PDG John Flannery s'est refusé à s'engager sur le maintien du dividende annuel.

Avec la baisse de près de 2% des cours du pétrole, Exxon Mobil a lâché 1,05% et Chevron 1,29%.

L'indice sectoriel de l'énergie a cédé 0,92%, la plus forte baisse des grands indices sectoriels S&P dont sept sur 11 ont fini en hausse.

Aux biotechs, le laboratoire Nektar Therapeutics a plongé de 41,82% après avoir présenté des résultats décevants d'une étude évaluant l'efficacité de son traitement anticancéreux NKTR-214 en combinaison avec l'Opdivo de Bristol-Myers Squibb, lequel a chuté de 3,16%.

L'indice Nasdaq biotech a reculé de 0,65%.

Quelque 6,5 milliards d'actions ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 6,6 milliards sur les 20 dernières séances.

"La dynamique de vendredi a continué de favoriser le marché aujourd'hui", observe Kristina Hooper, stratège chez Invesco à New York, en se disant impressionnée par d'"aussi bons chiffres de l'emploi si tard dans un cycle d'expansion."

"La statistique de l'emploi est dans le rétroviseur alors que les décisions protectionnistes de la semaine dernière impacteront l'avenir", avertit-elle toutefois en notant qu'une baisse des échanges extérieurs freinerait la croissance.

Avec l'apaisement des tensions politiques en Europe, l'euro a repris 0,3% face au dollar, à 1,1693, et l'indice dollar a reflué de 0,16% à 94,05.

"Le pic de l'indice dollar a probablement été observé à 95", dit Mazen Issa, stratège pour les changes à TD Securities.

Relancées par les chiffres de vendredi, les spéculations sur une accélération des hausses de taux aux Etats-Unis ont surtout eu un impact sur le taux de rendement des emprunts d'Etat à 10 ans qui a progressé de cinq points de base à 2,936%, après avoir atteint un plus haut d'une semaine. Il était tombé mardi dernier à un plus bas de sept semaines à 2,759%.

(Avec Medha Singh à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)