Wall Street finit en hausse le mois d'août

par Sinead Carew

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini en hausse jeudi, soutenue par des indicateurs témoignant d'une activité économique solide mais aussi d'une inflation toujours modérée qui ne devrait pas pousser la Réserve fédérale à accélérer le mouvement de hausse des taux.

Steve Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, a aussi donné un coup de pouce au marché en affirmant que le gouvernement avait un plan détaillé de réforme fiscale qu'il compte toujours faire adopter avant la fin de l'année.

Le président Donald Trump avait réitéré mercredi sa volonté d'abaisser l'impôt sur les sociétés à 15% contre 35% actuellement.

L'indice Dow Jones a pris 55,67 points, soit 0,25% à 21.948,10 et le S&P-500, plus large, 14,06 points ou 0,57% à 2.471,65.

Le Nasdaq Composite a terminé de son côté sur un gain de 60,35 points (0,95%) à 6.428,66.

Sa hausse du jour permet au S&P-500, l'indice de référence des gérants américains, de grignoter 0,05% sur l'ensemble du mois d'août, assez pour signer un cinquième mois consécutif de hausse.

Le Dow Jones a pour sa part avancé de 0,26% sur le mois et le Nasdaq de 1,27%.

Au lendemain de l'annonce d'une croissance de 0,3% au deuxième trimestre, au plus haut depuis plus de deux ans, le département du Commerce a fait état d'une progression de 0,3% des dépenses de consommation des ménages en juillet, après une hausse de 0,2% en juin.

Mais l'indice des prix à la consommation, hors énergie et produits alimentaires, est ressorti en hausse de 1,4% sur un an, son niveau le plus bas depuis décembre 2015, s'éloignant de l'objectif de 2% de la Réserve fédérale.

"Les perspectives pour l'économie américaine et l'économie mondiale demeurent relativement positives et la plupart des investisseurs ne voient pas de risque de récession. Dans ce contexte, les marchés actions devraient rester bien orientés lors des prochains trimestres", commente Michael Sheldon, en charge des investissements chez RDM Financial Group.

"Et le fait que l'inflation reste en-deçà de l'objectif de la Fed pourrait l'empêcher de relever les taux au quatrième trimestre."

La probabilité d'une hausse de taux en décembre n'est plus évaluée qu'à 36% contre 43% il y a un mois, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage, publiées chaque jeudi, ont de leur côté montré une légère augmentation sans toutefois remettre en cause la tendance robuste du marché du travail.

Les investisseurs attendent surtout le chiffre des créations d'emplois d'août qui sera publié vendredi et pourrait être déterminant pour les anticipations de taux. Les 93 économistes interrogés par Reuters attendent en moyenne 180.000 créations de postes, après les 209.000 annoncées pour juillet, et une stabilité du taux de chômage.

LA SANTÉ EN TÊTE

Neuf des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en hausse, avec en tête le compartiment de la santé qui a pris 1,69%.

UnitedHealth (+1,54%) et Pfizer (+1,41%) ont trusté les premières places du Dow Jones tandis que l'indice Nasdaq des biotechs (+2,84%) a enchaîné une quatrième séance de hausse consécutive et atteint un plus haut d'un an, aidé notamment par Biogen (+4,22%) et Celgene (+3,46%).

General Electric, en hausse de 1,11%, a aussi soutenu le Dow Jones. Une source au fait du dossier a indiqué à Reuters que le nouveau directeur général John Flannery envisageait de supprimer de nombreux emplois dans le but de réduire les dépenses et de stimuler les bénéfices.

Parmi les plus fortes hausses du Nasdaq, le détaillant Shoe Carnival s'est envolé de 22,41% après la publication de résultats trimestriels meilleurs que prévu.

Le libraire Barnes & Noble a pris 6,90% sur fond de rumeurs de vente prochaine.

A la baisse, l'enseigne discount Dollar General a chuté de 5,43% malgré l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu, le marché réagissant surtout à la baisse de ses marges qui semble être une conséquence de la guerre des prix menée par Amazon.com.

Le groupe alimentaire Campbell Soup a décroché de 8,06% à 46,20 dollars après des résultats trimestriels inférieurs aux attentes, accompagnés d'un avertissement sur son chiffre d'affaires du prochain exercice.

(avec Sruthi Shankar et Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)