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Netflix et UnitedHealth ont stimulé Wall Street

par Sinéad Carew

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé la séance de mardi sur une bonne hausse, les investisseurs faisant le pari que le premier trimestre 2018 sera le meilleur pour les résultats de sociétés depuis sept ans, au vu des chiffres annoncés par Netflix et UnitedHealth.

Quelques bonnes statistiques ont contribué à renforcer un peu plus cet optimisme.

Les analystes estiment que les bénéfices des entreprises composant l'indice S&P-500 auront augmenté de 18,6% au premier trimestre, selon des données de Thomson Reuters.

Le démarrage de la "saison" des résultats détourne quelque peu l'attention des investisseurs des questions géopolitiques et commerciales, qui ont quelque peu déstabilisé les marchés ces dernières semaines.

L'indice Dow Jones a gagné 213,59 points, soit 0,87%, à 24.786,63 points. Le S&P-500, plus large, a pris 28,55 points (1,07%) à 2.706,39 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 124,81 points (1,74%) à 7.281,1 points.

A leur pic de séance, les trois indices étaient au-dessus de leur moyenne mobile de 50 jours.

"Il est plus facile pour les marché de se focaliser sur ce qui est positif et tangible que de tenter d'évaluer les retombées éventuelle du protectionnisme", a noté Kristina Hooper (Invesco).

"Les résultats ont tendance à dépasser un petit peu les anticipations de Wall Street", a observé Jamie Cox (Harris Financial Group), notant que le gros des troupes des technologiques publiera ses comptes la semaine prochaine.

La production industrielle a augmenté de 0,5% en mars aux Etats-Unis, soit un peu plus que prévu, et a construction résidentielle a augmenté plus fortement que prévu en mars à la faveur d'un rebond dans la catégorie des immeubles de rapport; toutefois, la faiblesse du segment des maisons individuelles pourrait être le signe d'un ralentissement du marché immobilier.

L'enquête d'avril de BofA Merrill Lynch auprès des gérants de fonds observe que les grosses high techs mondiales sont leur choix privilégié pour le troisième mois d'affilée même si les investisseurs s'inquiètent de plus en plus de l'évolution possible des réglementations.

Netflix a enregistré au premier trimestre un nombre nettement plus élevé que prévu de nouveaux abonnés, le spécialiste des vidéos en ligne tirant ainsi parti de ses nouveaux programmes et confirmant les acteurs de marché dans leur hypothèse que les investissements massifs consentis par la société vont nourrir sa croissance à travers le monde.

L'action gagne 9,2% à un record de 336,06 dollars, dopant un indice infotech qui a progressé de 2,01%, plus forte hausse sectorielle de la journée.

En revanche, International Business Machines a dit anticiper un bénéfice annuel inférieur aux attentes du marché, provoquant une chute de 6% de l'action en après-Bourse.

UnitedHealth, premier groupe d'assurance maladie aux Etats-Unis, a relevé ses prévisions pour 2018 après avoir enregistré un bénéfice du premier trimestre supérieur aux attentes à la faveur d'une bonne maîtrise des coûts médicaux.

L'action prend 3,57%.

Goldman Sachs a nettement dépassé les attentes de Wall Street mardi avec son bénéfice du premier trimestre, gonflé par le dynamisme de son activité de trading à la faveur d'un retour de la volatilité sur les marchés financiers.

Pourtant l'action a cédé 1,65%, à l'image d'un secteur financier dont l'indice est le seul des 11 grands indices sectoriels S&P à finir dans le rouge, très modérément toutefois (-0,07%).

Johnson & Johnson a relevé mardi sa prévision annuelle de chiffre d'affaires mais a laissé inchangée celle pour le bénéfice par action, ce qui laisse les investisseurs sur leur faim et se traduit par une baisse de l'action du géant pharmaceutique américain.

L'action a lâché de fait 0,93%.

Le volume a été de 6,15 milliards de titres échangés, en deçà de la moyenne de 6,98 milliards des 20 dernières séances.

MNUCHIN PRÉCISE LES PROPOS DE TRUMP

Sur le marché des changes, le dollar a tiré parti du recul de l'euro et du sterling - porté aussi par les indicateurs économiques du jour - mais les cambistes restent prudents vis-à-vis du billet vert en raison des tensions au Proche-Orient et du différend commercial opposant les Etats-Unis et la Chine.

Le dollar était dans un premier temps tombé à un plus bas de trois semaines face à un panier de devises après que le président Donald Trump eut dit que la Chine et la Russie tentaient de dévaluer leur monnaie, ce que les cambistes avaient interprété comme une velléité d'avoir un dollar plus faible.

Le secrétaire au Trésor Steve Mnuchin a par la suite précisé les propos présidentiels, affirmant que ces derniers étaient un avertissement aux pays qui seraient tentés par une dévaluation.

Sur le marché des Treasuries, la courbe des rendements n'a jamais été aussi plate depuis une dizaine d'années.

Le rendement à deux ans a atteint un pic de 10 ans de 2,399%, les statistiques économiques du jour plaidant pour la poursuite du cycle de hausse des taux engagé par la Réserve fédérale.

Les rendements à long terme ont eux fléchi, ce qui laisse penser que le marché obligataire n'est pas très optimiste pour les perspectives économiques des Etats-Unis sur le long terme ou encore qu'il pense que la Fed poursuivra ses hausses de taux même si les données économiques ne sont plus aussi bonnes.

Le spread entre le deux et le 10 ans a été de 41,80 points de base, le plus bas depuis 2007. Celui entre le cinq et le 30 ans est tombé à un plus bas de plus de 10 ans de 31,70 points de base.

(Avec Sruthi Shankar, Gertrude Chavez-Dreyfuss, Kate Duguid)