Wall Street finit en hausse, le dollar poursuit sa baisse

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse vendredi à de nouveaux records, soutenue notamment par les solides résultats d'Intel et d'AbbVie, sur fond de baisse persistante du dollar et d'indicateurs inférieurs aux attentes.

L'indice Dow Jones a gagné 223,92 points, soit 0,85%, à 26.616,71.

Le Standard & Poor's 500, plus large, a progressé de 1,18% à 2.872,87.

De son côté, le Nasdaq Composite a pris 1,28% à 7.505,77.

Sur la semaine, le Dow s'est adjugé 2,08%, le S&P-500 2,22% et le Nasdaq 2,31%. Les trois indices, qui ont terminé sur des records, affichent leur meilleure performance sur quatre semaines consécutives depuis 2016.

Les marchés sont portés par les résultats d'entreprises.

"Nous continuons d'observer des points positifs et les bénéfices justifient vraiment beaucoup des récents mouvements auxquels nous avons assisté", remarque Ryan Detrick, stratège chez LPL Financial.

Les bénéfices des sociétés du S&P-500 au quatrième trimestre sont désormais attendus en hausse de 13,2%, selon des données Thomson Reuters, contre une progression de 12% estimée au début de l'année.

Sur les 133 sociétés du S&P-500 qui ont publié à ce jour leurs résultats, 79,7% ont fait mieux que prévu, contre une moyenne de 72% sur les quatre derniers trimestres.

LA SANTÉ GAGNE PLUS DE 2%

Tous les compartiments du S&P-500 ont fini dans le vert, santé et technologiques en tête, gagnant respectivement 2,17% et 1,64%.

Plus forte hausse du Dow, Intel a bondi de 10,55%, à un plus haut de plus de 17 ans, soutenu par un bénéfice ajusté et un chiffre d'affaires meilleurs que prévu pour le quatrième trimestre.

Le géant des semi-conducteurs a ainsi renoué avec des niveaux qu'il n'avait plus atteints depuis la bulle internet en 2000.

AbbVie a gagné 13,77%, le marché saluant le bénéfice supérieur aux attentes du laboratoire pharmaceutique et le relèvement de ses prévisions 2018.

Pfizer a gagné 4,78%, deuxième plus forte hausse Dow, Merck s'est octroyé 1,21% et Gilead Sciences a pris 5,26%, bénéficiant d'un relèvement de recommandation.

Autant de progressions qui ont permis aux valeurs de la santé de réaliser leur meilleure séance depuis novembre 2016.

Honeywell a pris 1,95%. Le groupe a relevé sa prévision de bénéfice pour 2018, à l'appui d'une baisse du taux d'imposition.

JD.COM a gagné 6,58% alors que le groupe pourrait faire son entrée aux Etats-Unis d'ici la fin de l'année, d'après Bloomberg.

En revanche, Starbucks a lâché 4,23%. Le numéro un mondial des cafés a averti jeudi soir sur la croissance de ses ventes mondiales en 2018 après avoir manqué le consensus de Wall Street sur ses ventes en Amérique du Nord pendant le trimestre écoulé.

Colgate Palmolive a perdu 4,85%, sanctionné pour des résultats trimestriels jugés décevants. Le titre du géant des produits de grande consommation a affiché la deuxième plus forte baisse du S&P-500, derrière Wynn Resorts (-10,12%).

Le directeur général du groupe de casinos Steve Wynn a jugé "absurdes" les accusations d'agression sexuelle rapportées par le Wall Street Journal.

Quelque 6,58 milliards d'actions ont changé de main sur les marchés américains, contre 6,81 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

LE DOLLAR SE REPLIE

Les marchés ont été également très attentifs au discours de Donald Trump vendredi au Forum économique mondial de Davos, dans un contexte de craintes d'une éventuelle "guerre des changes".

Le président américain a prévenu que les Etats-Unis ne toléreraient plus ce qu'il a qualifié de pratiques commerciales "inéquitables" tout en assurant que son programme 'America First' ne signifiait pas un isolement de son pays sur la scène internationale.

Il n'est pas revenu sur la question du billet vert. Jeudi, Donald Trump avait réaffirmé sa volonté d'un dollar fort, contredisant ainsi les propos de son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui avait jugé qu'une devise faible était bonne pour les Etats-Unis.

Mais les déclarations du président américain ne sont pas parvenues à enrayer le mouvement baissier du dollar

L'indice dollar, qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence, a reculé vendredi de 0,33%, après avoir touché la veille un plus bas depuis décembre 2014.

Sur la semaine, le billet vert a perdu plus de 1,5%, accusant sa plus forte baisse hebdomadaire depuis juin.

Parallèlement, l'euro a gagné 0,15 % face à la devise américaine, mais est resté sous la barre de 1,25 qu'il a franchie jeudi après les déclarations du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, sur l'accélération récente de la croissance économique.

Les statistiques du jour n'ont guère aidé le billet vert. La croissance économique a ralenti plus fortement que prévu au quatrième trimestre, pénalisée par un bond des importations lié à la vigueur des dépenses des ménages et par une faible accumulation des stocks.

Les chiffres des commandes de biens durables, hors défense et aéronautique, ont eux baissé de manière inattendue en décembre aux Etats-Unis.

Sur le front obligataire, les rendements des Treasuries ont évolué à la hausse. Le rendement du 10 ans, référence du marché obligataire américain, a grimpé à 2,660%, contre 2,621% jeudi soir. Celui du papier à deux ans a atteint à 2,132%, son plus haut niveau depuis septembre 2008.

Sur le marché pétrolier, la faiblesse du dollar a soutenu les cours.

(Avec Sruthi Shankar; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)