Wall Street finit en baisse avant le discours de Trump

par Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse mardi, interrompant une série de 12 hausses d'affilée pour le Dow Jones, en attendant le discours de Donald Trump, au cours duquel il pourrait détailler le contenu et le calendrier de son programme économique.

L'indice Dow Jones a cédé 25,20 points, soit 0,12%, à 20.812,24. Le S&P-500, plus large, a perdu 6,11 points, soit 0,26%, à 2.363,64. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 36,46 points (-0,62%) à 5.825,44 points.

Sur l'ensemble du mois de février, le Dow a gagné 4,8%, le S&P a pris 3,7% et le Nasdaq a progressé de 3,75%.

Le président des Etats-Unis doit s'adresser après la clôture, à 21h00 locales (02h00 GMT mercredi), aux membres du Congrès et il devrait évoquer ses intentions en matière de fiscalité, de dépenses militaires ou encore de réforme de l'assurance santé.

"La vraie question est désormais de savoir jusqu'où va la patience des investisseurs", dit Quincy Krosby, responsable de la stratégie chez Prudential Financial.

Les investisseurs ont été encouragés par l'agenda de Donald Trump mais "à un moment ou un autre, le marché a besoin de clarifications. Si vous fondez vos projections de marché sur une politique de croissance et en faveur des entreprises, il faut une réforme fiscale. C'est pourquoi le marché veut entendre que cela reste bien une priorité et que le processus est en marche."

Les propos tenus lundi par le président américain, devant un parterre de gouverneurs, sur sa volonté d'engager de "grosses" dépenses d'infrastructures et d'augmenter de 9% le budget du Pentagone, avaient contribué à une petite hausse de Wall Street lundi, le Dow Jones ayant fini sur un nouveau record.

La priorité donnée au discours présidentiel a occulté les chiffres révisés du produit intérieur brut (PIB) américain au quatrième trimestre 2016, qui montrent une croissance de 1,9% en rythme annualisé, conforme à la première estimation.

Une confiance du consommateur à son plus haut depuis juillet 2001 et des indices de l'activité manufacturière à Chicago et des prix immobiliers en amélioration n'ont pas non plus su inverser la tendance.

PRICELINE MONTE APRÈS SES RÉSULTATS

L'indice S&P de consommation non-essentielle (-0,65%) a accusé les plus forte baisse sectorielle alors que celui les services collectifs se distingue (+0,94%).

Côté baisses, le groupe de grande distribution Target a plongé de 12,17% après avoir annoncé que ses ventes pourraient continuer de baisser cette année. Dans son sillage, Wal-Mart a cédé 1,13%, plus forte baisse du Dow Jones.

De même, aux financières, le courtier Charles Schwab a perdu 3,16% après avoir annoncé son intention de revoir ses commissions à la baisse, engagé dans une guerre des prix après une annonce similaire du géant de la gestion Fidelity Investments. TD Ameritrade et E*Trade Financial ont de, respectivement, 10,44% et 7,23%.

Le laboratoire canadien Valeant a abandonné 13,94% après avoir fait état d'un bénéfice courant trimestriel meilleur que prévu.

Intelsat (-15,16%) a annoncé un accord de fusion avec OneWeb, une coentreprise américaine de satellites soutenue financièrement par Softbank.

A la hausse, le voyagiste en ligne Priceline a pris 5,64% après l'annonce de résultats supérieurs aux attentes, grâce à une hausse du nombre de réservations hôtelières. Au moins 11 brokers ont relevé leur objectif de cours sur le titre.

Environ 7,9 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, contre 6,9 milliards en moyenne au cours des 20 dernières séances, selon les données de Thomson Reuters

En Europe, les Bourses ont terminé en légère hausse, dans un climat de prudence, les investisseurs étant conscients que le discours de Trump peut jouer dans les deux sens.

Les rendements des obligations du Trésor à long terme sont tombés à un plus bas d'un mois alors que les rendements à plus court terme ont progressé, les intervenants faisant le pari que la Réserve fédérale américaine pourrait relever ses taux dès le mois de mars, se fondant partiellement sur la courbe des rendements qui est au plus plat depuis le mois de novembre.

En fin de séance, des commentaires de deux responsables de la Fed ont déclenché un courant de ventes, le rendement à deux ans ayant touché son plus haut niveau depuis décembre. Les traders sur le marché de taux placent à 57% la probabilité que la Fed relève ses taux à sa prochaine réunion des 14-15 mars, contre environ 31% lundi, selon les données Reuters.

Sur le marché des changes, le dollar se stabilise face à un panier de devises de référence après un accès de faiblesse. L'euro se traite tout près de 1,06 dollar.

Les cours du pétrole sont en léger repli, toujours pris en tenaille entre les baisses de production de l'Opep et l'inquiétude face à la hausse des stocks de brut aux Etats-Unis.

(Yashaswini Swamynathan et Caroline Valetkevitch à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)