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Wall Street a fléchi après les annonces de la Fed

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a finalement clos la séance de mercredi sur une baisse très modeste, alors qu'elle avait dans un premier temps accru ses gains après que la Réserve fédérale eut relevé les taux d'intérêt.

Outre sa décision de politique monétaire conforme aux attentes, la banque centrale a également anticipé deux autres hausses des taux cette année, attestant de sa confiance envers l'évolution de la croissance et de l'inflation, ce qui pourrait être synonyme d'un durcissement monétaire encore plus marqué à l'avenir.

S'exprimant par la suite en conférence de presse, le président de la Fed Jerome Powell a dit que les données actuelles ne donnaient pas le sentiment d'une accélération de l'inflation et que l'institut d'émission tentait un "juste milieu" pour ce qui est de normaliser la politique monétaire.

"C'est une Fed qui semble très confiante au sujet de l'économie, pas seulement pour cette année mais aussi pour l'année prochaine", a dit Jim Paulson, responsable de la stratégie chez The Leuthold Group.

"La Bourse a d'abord réagi en montant en raison de la confiance que la Fed semble avoir dans l'économie. Mais avec la hausse des rendements obligataires, dans l'anticipation de nouvelles hausses des taux (...) la Bourse a à nouveau pris peur", a-t-il ajouté.

Les échanges ont été heurtés après les annonces de l'institut d'émission dans la mesure où le rendement de l'emprunt américain à 10 ans s'est rapproché des 3%, atteignant 2,936%, au plus haut depuis le 12 mars, avant de revenir à 2,894%.

Le rendement a par la suite rétrogradé car la Fed n'a précisément annoncé que deux autres hausses de taux cette année, alors que beaucoup commençaient à parier sur trois.

Ce qui explique aussi que le dollar ait subi face à un panier de devises un recul de 0,77% en séance, le plus net depuis celui de 1% du 24 janvier.

Trois hausses de taux sont aussi prévues en 2019, et non plus deux, et deux autres en 2020.

Le rendement à deux ans, encore plus sensible aux taux, a même réagi plus vivement, culminant à 2,366%, au plus haut depuis septembre 2008, avant de retomber à 2,308%.

FACEBOOK ADMET DES "ERREURS"

L'indice Dow Jones a finalement perdu 44,96 points (0,18%) à 24.682,31 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 5,01 points (0,18%) à 2.711,93 points. Le Nasdaq Composite a reculé de 19,02 points (0,26%) 7.345,29 points.

Les financières, qui bénéficient d'un contexte de remontée des taux d'intérêt, ont brièvement augmenté leurs gains puis ont cédé du terrain pour finalement perdre 0,03%.

Les secteurs sensibles aux variations des taux d'intérêt, comme les "utilities" et l'immobilier ont rétrogradé de 0,39% et 0,93% respectivement.

Aux valeurs L'action Facebook a finalement gagné 0,7%, ce qui représente une réduction sensible des gains qu'elle avait accumulés avant que le directeur général Mark Zuckerberg eut admis que le réseau social avait commis des erreurs qui avaient permis au cabinet londonien Cambridge Analytica de collecter des informations personnelles auprès d'utilisateurs.

Le média social a perdu une cinquantaine de milliards de dollars de capitalisation en l'espace de deux jours car il se retrouve dans le collimateur des autorités de régulation américaines et britanniques à la suite des révélations d'un lanceur d'alerte sur le siphonnage il y a quatre ans des données de 50 millions d'abonnés par Cambridge Analytica.

Facebook, qui avait apporté un répit bienvenu à l'indice des valeurs high tech en séance, n'a pu empêcher celui-ci de finir quand même dans le rouge (-0,6%), lorsque le réseau social a vu ses propres gains fondre.

La forte hausse de l'indice des valeurs de l'énergie (+2,63%), dans le sillage du marché pétrolier, explique aussi pourquoi les pertes de Wall Street du jour sont très modestes.

Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse mercredi sur le marché new-yorkais Nymex, portés par une baisse inattendue des stocks américains et par les craintes permanentes de perturbations dans les approvisionnements d'or noir en provenance du Proche-Orient.

Le volume a été de 6,72 milliards d'actions échangées, en deçà de la moyenne de 7,16 milliards des 20 dernières séances.

(Avec Sruthi Shankar, Karen Brettell et Richard Leong)