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Wall Street finit en baisse, le pétrole s'envole

par Stephen Culp

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en baisse jeudi une séance hésitante, les craintes de guerre commerciale rattrapant les investisseurs sur fond d'envolée des cours du pétrole et de hausse des rendements obligataires.

L'indice Dow Jones a perdu 54,95 points, soit 0,22%, à 24.713,98. Le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 2,33 points, soit 0,09%, à 2.720,13. Le Nasdaq Composite a lâché 15,82 points, soit 0,21%, à 7.382,47.

Les propos de Donald Trump affirmant que la Chine et l'Union européenne sont "trop gâtées" dans leurs échanges commerciaux avec les Etats-Unis ont relancé les inquiétudes des investisseurs, alors que les négociations sino-américaines de haut niveau sur ce dossier ont repris à Washington.

"Je pense que ce désordre commercial affecte certainement l'humeur (des investisseurs)", estime Jim Bell, directeur de Bell Investment Advisors.

"Cela devient très réel. Les entreprises américaines souffrent", ajoute-t-il. "Le problème avec les taxes (douanières), c'est qu'elles sont toujours mauvaises. Elles augmentent toujours les coûts de presque tout pour les consommateurs et elles détruisent plus d'emplois qu'elles n'en créent."

L'indice Russell 2000 des petites capitalisations a une nouvelle fois fait mieux que les grands indices de référence enregistrant un deuxième record d'affilée. Les grands groupes, plus exposés à l'international, ont été davantage pénalisés par la hausse des cours du brut et le raffermissement du dollar .

"Cela ne nous surprend pas du tout", dit Marshall Gause, directeur général chez Geneva Fund Partners. "Si on cherche la croissance, les petites et moyennes capitalisations peuvent être là où il faut investir, si on peut supporter la volatilité."

LE BRENT AU-DESSUS DES 80 DOLLARS

Plus forte hausse sectorielle du S&P-500, le compartiment de l'énergie a pris 1,31%, dans le sillage de la hausse des cours du pétrole.

Le baril de Brent a franchi les 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014, tandis que celui du brut léger américain a passé la barre des 72 dollars pour la première fois également depuis trois ans et demi.

En deuxième position, les valeurs de l'industrie se sont octroyé 0,3%. Boeing a pris 0,93%, 3M 0,76% et United Technologies a progressé de 0,43%.

A l'inverse, les services aux collectivités, les télécoms et l'immobilier, secteurs plus sensibles aux taux d'intérêt, ont affiché les plus forts reculs, avec des replis respectifs de 0,9%, 0,56% et 0,51%.

Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est maintenu au-dessus de 3,1%, un seuil qu'il a dépassé mercredi pour la première fois depuis sept ans, le bond des cours du pétrole alimentant les craintes d'une accélération de l'inflation qui conduirait la Réserve fédérale à durcir sa politique monétaire.

Cette hausse pourrait inciter les investisseurs à revoir leurs arbitrages en faveur du marché obligataire au détriment des actions.

CISCO ET WALMART PÈSENT

Aux valeurs, Cisco, lanterne rouge du Dow, a accusé une baisse de 3,76%, au lendemain de la publication de prévisions pour le trimestre en cours jugées décevantes. La perception des investisseurs, c'est que le groupe perd des parts de marché, écrit Citigroup dans une note.

Walmart a perdu 1,90%. Le numéro un de la distribution mondiale a fait état jeudi de pressions persistantes sur ses marges, malgré un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes et une accélération dans le commerce en ligne.

Le groupe de grands magasins JC Penney a lâché 12,38%, après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel inférieur au consensus et revu ses prévisions à la baisse pour l'ensemble de l'année.

Côté hausse, Coca-Cola, meilleure performance du Dow, a gagné 1,81%, porté par le relèvement de recommandation de Barclays à "surperformance" contre "pondération en ligne".

Derrière, Intel a pris 0,31%. Mobileye, racheté l'an dernier par le groupe, a signé un contrat pour équiper huit millions de voitures d'un constructeur automobile européen avec ses technologies pour véhicules autonomes.

Environ 6,37 milliards d'actions ont changé de mains sur les marchés américains, à comparer avec une moyenne de 6,65 milliards de dollars sur les 20 dernières séances.

Sur le marché des changes, l'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, a gagné 0,1%, à proximité d'un pic de six mois. Le billet vert a également touché un plus haut de quatre mois face au yen.

L'euro s'est maintenu lui sous 1,18 dollar, pénalisé par le regain d'inquiétude suscité par la situation politique en Italie.

(Avec Medha Singh; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)