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Wall Street souffre puis se retourne grâce aux "techs"

(Reuters) - Les indices de la Bourse de New York ont terminé lundi dans le vert une séance longtemps indécise marquée à la fois par l'inquiétude d'un ralentissement de la croissance mondiale et par le rebond des valeurs technologiques.

Le Dow Jones, le S&P-500 et le Nasdaq ont tous commencé avec des pertes importantes avant de se retourner, à l'image notamment d'Apple.

L'indice Dow Jones a gagné 34,31 points (0,14%) à 24.423,26.

Le S&P-500, plus large, a pris 4,64 points, soit 0,18%, à 2.637,72.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 51,27 points (0,74%) à 7.020,52.

Le S&P et le Dow ont touché des creux de respectivement huit et sept mois dans les premiers échanges d'une séance mal engagée.

VALEURS

Apple a commencé par perdre jusqu'à plus de 2%, pénalisé notamment par l'annonce par Qualcomm de l'obtention auprès d'un tribunal chinois d'une ordonnance provisoire interdisant l'importation et la vente en Chine de plusieurs modèles d'iPhone.

Qualcomm, qui reproche à Apple de voler certains de ses brevets, a pris 2,23%, tirant finalement vers le haut tout le secteur, dont Microsoft (+2,64%) mais aussi Apple (+0,66%).

La plus forte hausse sectorielle est pour l'indice technologique du S&P (+1,43%).

Les financières ont en revanche cédé 1,40% dans un contexte marqué par les craintes pour la croissance, les tensions commerciales et les inquiétudes autour du Brexit. Cet indice est officiellement en "bear market" avec un recul de 21% sur son pic du premier février.

Le compartiment de l'énergie (-1,62%) a également pesé sur la tendance.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en net repli dans des marchés rendus nerveux par des indicateurs guère rassurants et de nouvelles difficultés pour la Première ministre britannique Theresa May.

La journée a été marquée notamment par une chute de la livre sterling et des rendements des emprunts d'Etat britanniques après l'annonce du report du vote du Parlement sur l'accord sur le Brexit.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,47% à 4.742,38 points. Le Footsie britannique a abandonné 0,83% et le Dax allemand a cédé 1,54%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,36%, le FTSEurofirst 300 a perdu 1,73% et le Stoxx 600 a lâché 1,87% pour toucher un nouveau creux de deux ans.

Les investisseurs ont entamé une semaine chargée avec une salve de mauvaises nouvelles sur le front macroéconomique, que ce soit sur le commerce extérieur en Chine et en Allemagne ou encore sur les chiffres de croissance au Japon et au Royaume-Uni.

Ces indicateurs interviennent dans un contexte tendu sur le front politique en Europe où Theresa May a donc décidé de reporter le vote prévu mardi à la Chambre des communes sur le projet d'accord de Brexit qu'elle a négocié avec Bruxelles.

Elle a assuré aux parlementaires que le projet d'accord était le bon mais leur a annoncé qu'elle avait chargé son gouvernement d'accélérer les préparatifs en vue d'un Brexit sans accord.

CHANGES

Le report du vote du Parlement britannique a fait chuter la livre sterling, tombée au plus bas depuis avril 2017 face au dollar (-1,6%) et depuis fin août face à l'euro (-1,3%).

L'indice dollar (+0,7%), qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, en a profité pour effacer ses pertes des deux dernières séances.

Il avait reculé de 0,78% la semaine dernière, sa plus forte baisse hebdomadaire en plus de trois mois, sur fond de nette révision à la baisse des anticipations de hausse de taux de la Réserve fédérale (Fed) l'an prochain.

Un resserrement brutal des conditions de financement a convaincu l'économiste en chef de Goldman Sachs que la Fed était désormais plus susceptible de marquer une pause dans son cycle de relèvement des taux d'intérêt au mois de mars, avant de poursuivre avec trois hausses de taux par la suite en 2019.

Certains traders ne misent plus que sur une hausse de taux l'an prochain, voire aucune, la probabilité d'une hausse en 2019 n'étant plus de 49%, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

TAUX

Du côté de la dette en Europe, le rendement des emprunts d'Etat britanniques à dix ans a reculé de neuf points de base pour revenir à 1,18%, au plus bas depuis sept mois mois.

Les échanges ont aussi été animés sur la dette française alors que le mouvement de contestation sociale des "Gilets jaunes" menace de peser sur la croissance économique du pays au quatrième trimestre.

Le rendement de l'OAT française à dix ans a grimpé jusqu'à plus de 0,72% avant de terminer autour de 0,69% contre 0,683% à la clôture vendredi.

Emmanuel Macron a annoncé après la clôture des Bourses européennes une forte hausse de la rémunération des salariés payés au smic et la suppression de la hausse de la CSG d'une partie des retraités pour tenter d'éteindre la crise et de relancer un quinquennat ébranlé, 18 mois après son élection.

Les rendements de référence sur les Treasuries et le Bund allemand à dix ans ont pour leur part peu varié, autour de respectivement 2,85% et 0,245%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en forte baisse, pénalisés par la crainte d'un ralentissement de la croissance mondiale.

Le contrat janvier sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 1,61 dollar, soit 3,06%, à 51 dollars le baril.

Le Brent à échéance en février a cédé 1,70 dollar (2,76%) à 59,97 dollars.

Les cours du brut avaient fortement progressé vendredi après l'annonce d'un accord sur une réduction de la production de l'Opep et de ses alliés.

(Patrick Vignal pour le service français)