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Wall Street en repli après de nouvelles péripéties politiques

par Sruthi Shankar, Tanya Agrawal et Caroline Valetkevitch

NEW YORK (Reuters) - Wall Street a finalement terminé en légère baisse une séance agitée vendredi, fluctuant au gré des nouvelles en provenance de la Maison Blanche, tout en subissant l'effet négatif de quelques résultats de sociétés décevants.

La Maison Blanche a annoncé ce même vendredi que le président Donald Trump avait limogé son conseiller stratégique Steve Bannon. Ce dernier avait été le directeur de campagne de Donald Trump et était très apprécié des Américains qui constituent la base électorale du président.

La Bourse avait débuté la journée en baisse puis avait renversé la vapeur à mesure que se répandaient les informations sur le départ de Bannon.

"On se demande encore ce que cela signifie et si d'autres têtes tomberont", a dit Mark Luschini (Janney Montgomery).

"C'est à prendre en compte mais pas forcément d'un point de vue économique et c'est pourquoi le marché juge cela positif mais un peu seulement car ça ne veut pas dire plus d'argent à l'inverse d'une réforme fiscale par exemple".

L'indice Dow Jones a perdu 76,22 points (0,35%) à 21.674,51 points. Le S&P-500 a cédé 4,46 points (0,18%) à 2.425,55. Le Nasdaq Composite a abandonné 5,39 points (0,09%) à 6.216,53.

Sur la semaine, le S&P a perdu 0,65%, le Dow 0,84% et le Nasdaq 0,64%.

Le S&P-500 avait subi jeudi sa plus forte perte en pourcentage depuis trois mois, le marché doutant de plus en plus de la capacité du gouvernement à faire passer les réformes promises lors de la campagne de la présidentielle. Le S&P avait perdu 1,5% et c'était seulement sa quatrième baisse de plus de 1% de l'année.

Le président américain a répondu avec virulence à ceux qui, jusque dans son camp, critiquent ses déclarations après la mort d'une militante lors d'un rassemblement antiraciste en Virginie tout en prenant ouvertement la défense des symboles sudistes.

Les marchés avaient déjà été refroidis mercredi par la dissolution de deux comités consultatifs réunissant des grands patrons américains, ainsi que par des rumeurs évoquant une possible démission de Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump.

Au plan des statistiques, le moral des ménages américains s'est amélioré plus qu'attendu en août, suivant les résultats provisoires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

Sur le front des valeurs, le constructeur américain de matériel agricole Deere a chuté de 5,4% en réaction à un deuxième trimestre consécutif de ventes d'équipements inférieures aux attentes.

Le fabricant de cosmétiques Estee Lauder a publié vun bénéfice trimestriel meilleur qu'attendu, grâce notamment à la forte demande pour les produits des marques Too Faced et BECCA qu'il a récemment acquises.

L'action a gagné 7,7%.

L'équipementier sportif Nike a cédé 4,4% à la suite des résultats décevants des détaillants Foot Locker (-27,9%) et Hibbett (-5,2%).

Quelque 6,8 milliards d'actions ont changé de mains contre 6,4 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.

Les incertitudes sur le programme économique de Washington et sa mise en application ont amené le dollar a refluer face à un panier de devises.

Le dollar a inscrit un plus bas de quatre mois contre le yen en début de journée mais a regagné du terrain comme la Bourse à la suite des informations sur Bannon, sans pour autant s'inscrire en hausse.

L'indice du dollar a toutefois gagné 0,35% sur la semaine. L'euro a perdu 0,5% face au billet vert, sa première perte hebdomadaire en six semaines.

Les rendements des Treasuries ont fini peu changés en dépit des événements de la journée. Celui du papier à 10 ans est à 2,197% et très légèrement en hausse sur la semaine.

Les cours du pétrole ont terminé en très nette progression vendredi sur le marché new-yorkais Nymex, profitant du retournement haussier de Wall Street et de la faiblesse du dollar.

(Avec Richard Leong, Sinead Carew et Dion Rabouin; Wilfrid Exbrayat pour le service français)