Wall Street dopée par Powell, records pour le S&P et le Nasdaq

par April Joyner

NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse vendredi, le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq Composite, deux de ses indices de référence, enregistrant de nouveaux plus hauts après que le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a confirmé son évaluation optimiste de la situation de l'économie américaine et la stratégie de hausse graduelle des taux.

S'exprimant quelques jours après les critiques du président américain Donald Trump contre la poursuite du resserrement monétaire aux Etats-Unis, Jerome Powell a déclaré que la hausse continue des taux d'intérêt était le meilleur moyen de préserver la dynamique de l'économie américaine, de favoriser une croissance de l'emploi aussi forte que possible et de maîtriser l'inflation.

Ses propos n'ont pas modifié les anticipations de marché d'une hausse des taux directeurs en septembre puis à nouveau en décembre.

"La Fed est très confiante dans l'économie américaine et Powell signale qu'elle n'a pas l'intention de ralentir les hausses de taux et il apparaît qu'ils (les responsables monétaires américains) vont ignorer les inquiétudes liées aux tensions commerciales pour le moment", a commenté Chris Zaccarelli, responsable des investissements chez Independent Advisor Alliance.

Le sentiment de marché a aussi bénéficié de l'annonce par le département du Commerce d'une hausse plus forte que prévu des commandes de biens d'équipement aux Etats-Unis au mois de juillet.

L'indice Dow Jones a gagné 133,37 points, soit 0,52%, à 25.790,35.

Le S&P-500, plus large, a pris 17,71 points, soit 0,62%, terminant sur un nouveau plus haut en clôture de 2.874,69 après un pic en séance à 2.876,16.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 67,52 points (+0,86%) à un record en clôture de 7.945,97 points après avoir atteint jusqu'à 7.949,70 en séance.

Quelque 5,43 milliards d'actions ont été échangées, soit moins que la moyenne quotidienne de 6,28 milliards de dollars observée au cours des 20 dernières séances.

Sur la semaine, le Dow prend 0,5%, le S&P gagne 0,9% et le Nasdaq avance de 1,66%.

RECUL DU DOLLAR, HAUSSE DU PETROLE

Le recul du dollar, en réaction aux propos de Powell qui a aussi dit ne pas craindre de voir l'inflation accélérer au point de dépasser l'objectif de la Fed, a soutenu les cours du pétrole et des métaux.

"Les traders s'attendaient à une annonce légèrement moins accommodante et le ton neutre adopté a poussé le dollar à la baisse", a dit David Madden, analyste chez CMC Markets.

L'indice sectoriel de l'énergie a terminé en hausse de 0,80% et celui des matériaux de base a pris 1,21%.

Aux valeurs, le groupe de prêt-à-porter Gap et le distributeur de chaussures de sport Foot Locker plongent respectivement de 8,60% et de 9,17% après avoir fait état de ventes trimestrielles à magasins comparables inférieures aux attentes.

Philip Morris et Altria cèdent respectivement 3,2% et 1,74% en réaction à une note du courtier Jefferies mettant en garde contre de possibles pertes de parts de marché par les deux cigarettiers.

Dans le vert, Autodesk clôture en hausse de 15,32% après l'annonce d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes.

Netflix prend 5,8% après un relèvement de recommandation à "achat" par le courtier SunTrust Robinson Humphrey, qui souligne une croissance solide des nouveaux abonnés au réseau social sur le trimestre en cours, conformément aux attentes voire au-dessus.

Sur le marché des changes, l'indice du dollar face à un panier de devises de référence recule de 0,55%. L'euro progresse de 0,75% contre le billet vert à 1,1623.

Du côté des taux, le 10 ans s'inscrit à 2,8150% et le 2 ans à 2,624%, ce qui ramène l'écart de rendement ("spread") entre taux courts et taux longs sous 20 points de base, au plus bas depuis 2007.

Sur le marché pétrolier, le WTI est monté jusqu'à 69,31 dollars le baril et le Brent jusqu'à 76,42 dollars le baril, à la faveur du recul du dollar et de signaux de premiers effets sur l'offre des efforts des Etats-Unis pour entraver les exportations de l'Iran.

(Avec Shreyashi Sanyal, Marc Joanny pour le service français)