Wall Street devrait encore monter, l'Europe plus prudente

LES BOURSES EUROPÉENNES SONT HÉSITANTES À MI-SÉANCE

par Marc Angrand

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse lundi après des déclarations encourageantes sur les discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine mais les Bourses européennes sont hésitantes à mi-séance, le manque d'avancées concrètes sur ce dossier capital comme sur celui d'une éventuelle taxation de l'automobile européenne incitant à la prudence.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,2%, ce qui leur permettrait d'inscrire de nouveaux records.

À Paris, le CAC 40 perd 0,14% à 5.931,18 points vers 12h15 GMT et à Francfort, le Dax cède 0,1% alors qu'à Londres, le FTSE 100 avance de 0,35%.

L'indice européen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,2% mais l'EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,09%.

L'agence de presse officielle chinoise Chine nouvelle a rapporté dimanche que Pékin et Washington avaient eu des discussions "constructives" lors d'une téléconférence à haut niveau samedi, précisant que les pourparlers avaient porté sur des sujets censés figurer dans un accord initial entre les deux pays, sans guère plus de précision.

Les Etats-Unis, quant à eux, n'ont pour l'instant fait aucun commentaire sur ces discussions. Jeudi, Larry Kudlow, le principal conseiller économique de Donald Trump, avait assuré que les Etats-Unis et la Chine se rapprochaient d'un accord mais n'avait évoqué aucun calendrier.

"Les marchés pourraient réagir à un accord mais un maintien des droits de douanes déjà appliqués pourrait ne pas être bien accueilli: les marchés pourraient être déçus si on ne revient pas sur les droits de douane passés", explique dans une note Stephen Gallagher, stratège de Société générale.

En Europe, les interrogations portent en outre sur la décision toujours en suspens de Washington quant à une éventuelle taxation des voitures importées sur le marché américain.

La Chine a par ailleurs annoncé une nouvelle mesure de soutien au crédit et à l'économie en réduisant de cinq points de base, à 2,50%, le taux d'intérêt de ses opérations de prise en pension inversées ("reverse repo"), l'un de ses principaux taux à court terme, qui baisse pour la première fois depuis 2015.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

L'actualité des fusions-acquisitions pourrait animer la séance américaine après le rejet par HP de l'offre de rachat de Xerox.

VALEURS EN EUROPE

Les plus fortes hausses sectorielles en Europe profitent à des compartiments défensifs comme l'immobilier, dont l'indice Stoxx progresse de 0,84%, ou la santé (+0,81%).

A l'opposé, celui de l'automobile abandonne 1,5%, affecté à la fois par les interrogations sur le risque de droits de douane américains et par l'abaissement des prévisions de résultats à moyen terme de Volkswagen, dont l'action cède 3,21% à Francfort.

A Paris, PSA (-2,61%) souffre de l'abaissement de la recommandation de Deutsche Bank à "conserver".

La plus forte progression du Stoxx 600 est pour BME, l'opérateur de la Bourse de Madrid, qui bondit de 36,77% après l'annonce d'une offre d'achat du SIX Group, qui prend ainsi de court Euronext (+1,39%).

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de référence sont orientés à la hausse, profitant de la prudence de mise face au manque de précision sur les discussions entre les Etats-Unis et la Chine.

Celui du Bund allemand à dix ans remonte à -0,322% et son équivalent américain s'affiche à 1,8515% après un pic à 1,855%.

CHANGES

Les espoirs de compromis commercial entre les Etats-Unis et la Chine profitent entre autres à l'euro, qui évolue au plus haut depuis près de deux semaines face au dollar à 1,1060.

Le yuan chinois, la devise la plus sensible à la montée des barrières douanières, n'est cependant pas parvenu à repasser le seuil de sept pour un dollar.

La livre sterling est bien orientée après de nouveaux sondages promettant au Parti conservateur du Premier ministre britannique, Boris Johnson, une confortable avance lors des élections législatives du 12 décembre: elle se traite au plus haut depuis six mois face à l'euro et s'apprécie de 0,4% face au dollar.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en légère baisse, le manque d'appétit pour le risque freinant le marché pétrolier et l'emportant sur la perspective d'une prolongation par l'Opep début décembre des mesures de limitation de l'offre mondiale.

Le Brent abandonne 0,25% à 63,14 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,23% à 57,59 dollars.

(Édité par Patrick Vignal)