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Wall Street dans le rouge, Trump ébranle à nouveau les marchés

par Laetitia Volga

(Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, le projet de Donald Trump d'imposer d'importants droits de douane sur l'acier et l'aluminium faisant resurgir le risque d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires.

L'indice Dow Jones perd 313,16 points, soit 1,27%, à 24.295,82 points, au plus bas depuis le 12 février. Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,93% à 2.652,84 points et le Nasdaq Composite cède 1,14% à 7.098,37 points.

Le président américain a annoncé jeudi que les Etats-Unis imposeraient la semaine prochaine des droits de douane de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium afin de défendre une industrie sidérurgique américaine "décimée par des décennies de commerce inéquitable".

Cette annonce a suscité de vives réactions parmi lesquelles celle de la commissaire européenne au Commerce, qui évoque des mesures de rétorsion, tandis que le Canada, principal fournisseur d'acier et d'aluminium des Etats-Unis, s'est dit prêt à des représailles si les mesures annoncées devaient l'affecter.

"La déclaration de Donald Trump tombe à un moment où le marché est déjà fragilisé", rappelle Craig Erlam, analyste chez le courtier Oanda, faisant allusion aux inquiétudes quant à une accélération du rythme du resserrement monétaire aux Etats-Unis après les auditions de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed).

"Pour une personne tellement obnubilée par la performance de marché, Trump fait un gros pari avec ces nouveaux tarifs douaniers dont les avantages sont discutables", ajoute l'analyste.

LA VOLATILITÉ DE NOUVEAU EN FORTE HAUSSE

Sur le marché des changes, le dollar se déprécie de 0,29% face à un panier de référence. L'euro prend 0,32% à 1,2306 dollar. Quant au yen, il grimpe à un pic de 16 mois face au billet vert et gagne 0,5% face à la monnaie unique européenne, profitant de son statut de valeur refuge.

Au-delà de l'aversion au risque, la devise nippone profite aussi des propos du gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, qui a évoqué pour la première fois l'éventualité d'une sortie de la politique monétaire ultra-accommodante si l'inflation atteignait l'objectif de 2% au cours de l'année fiscale se terminant le 31 mars 2020.

L'indice mesurant la volatilité du S&P-500 bondit quant à lui de 15,49% à 26,04 points.

Le mouvement de repli des actions affecte l'ensemble des grands marchés mondiaux: Tokyo a cédé 2,5% et en Europe, l'indice Stoxx 600 perd 1,82%, tandis que le CAC 40 à Paris recule de 2,11%.

A Wall Street, après avoir terminé en nette hausse jeudi, les valeurs sidérurgiques AK Steel et US Steel perdent respectivement 3,19% et 5,22%.

J.C. Penney chute de 11,86% en raison de la déception suscitée par les ventes à magasins constants au quatrième trimestre et par la prévision de bénéfice annuel.

La plus forte baisse du Dow revient à McDonald's, qui cède 3,71% à 149,92 dollars; RBC a ramené son objectif de cours de 190 à 170 dollars.

En hausse, Gap bondit de 3,25% après ses résultats trimestriels, qui montrent une moindre dépendance à sa marque d'entrée de gamme Old Navy et marqués par des ventes à périmètre comparables nettement supérieures aux attentes.

(Avec Ankur Banerjee, édité par Marc Angrand)