Wall Street croit voir s'éloigner une hausse de taux

(Reuters) - La Bourse de New York évolue dans le vert jeudi en début de séance après des chiffres témoignant d'une inflation toujours paresseuse aux Etats-Unis, ce qui pourrait conduire la Réserve fédérale à ne pas relever à nouveau ses taux cette année.

Le regain d'appétit pour le risque s'explique en outre par l'apaisement des tensions géopolitiques autour de la Corée du Nord.

L'indice Dow Jones gagne 60,85 points, soit 0,28%, à 21.953,28 vers 14h00 GMT. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,39% à 2.467,07 et le Nasdaq Composite prend 0,51% à 6.400,96.

Les dépenses de consommation des ménages américains ont légèrement augmenté en juillet et l'inflation en rythme annuel a augmenté à son rythme le plus lent depuis la fin 2015, ce qui pourrait alimenter les anticipations selon lesquelles la Réserve fédérale attendra le mois de décembre pour relever ses taux.

L'autre statistique américaine de la journée a fait état d'une légère augmentation des inscriptions au chômage la semaine dernière, ce qui ne remet pas en cause l'image d'un marché du travail dynamique qui apporte un soutien sans faille à l'économie.

Les investisseurs suivront vendredi avec attention la publication par le département du Travail de son rapport sur les créations d'emploi en août.

Après la publication des chiffres de l'indice des prix PCE "core", très suivi par la Réserve fédérale, l'indice dollar a réduit sa progression face à un panier de six devises internationales et gagne 0,2%. Sur le marché obligataire, les rendement des Treasuries et du Bund à 10 ans ont légèrement fléchi.

La monnaie unique européenne recule de 0,25% face au dollar après que plusieurs sources proches de la Banque centrale européenne (BCE) ont déclaré à Reuters que l'envolée de l'euro face au dollar inquiétait de plus en plus de responsables de l'institution, ce qui accroît la probabilité que le programme de rachats d'actifs de la banque centrale ne soit réduit que très progressivement.

La tempête tropicale Harvey, qui a perdu en intensité jeudi, a fait au moins 35 morts selon le dernier bilan des autorités et provoqué des dégâts matériels qui pourraient se chiffrer en dizaines de milliards de dollars.

Aux valeurs individuelles, le distributeur discount Dollar General, recule de 6,71%, la plus forte baisse du S&P-500, après avoir souligné qu'il existait des incertitudes quant à d'éventuelles pertes financières liées à l'ouragan Harvey.

Campbell Soup, premier producteur mondial de soupe, cède 4,68% après l'annonce d'un chiffre d'affaires et d'un bénéfice inférieurs aux attentes.

Sur le front du pétrole, le baril de brut repart à la hausse, plus de 1,2% de gain pour le brut léger américain et le Brent de la mer du Nord.

A l'heure de l'ouverture de Wall Street, les principales Bourses européennes sont en nette hausse. Le CAC 40 parisien gagne 0,84%, le Dax allemand 0,74% et le FTSE britannique 0,84%.

(Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal)