Wall Street avance, le dollar recule, le protectionnisme inquiète

par Laetitia Volga

(Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi avec des records pour les trois indices de Wall Street pour une séance animée par les résultats d'entreprises et la baisse du dollar sur fond de protectionnisme américain.

L'indice Dow Jones gagne 134,45 points, soit 0,51%, à 26.345,26 points quelques minutes après l'ouverture. Le Standard & Poor's 500, plus large, progresse de 0,24% à 2.846,04 points et le Nasdaq Composite est quasiment inchangé 7.456,44.

Aux valeurs, United Continental ferme la marche du S&P-500 (-10,04%) après avoir annoncé une augmentation de ses capacités pour rivaliser avec les compagnies à bas coûts. Ses concurrents American Airlines et Delta Air Lines baissent chacune de plus de 6%.

Le secteur américain des compagnies aériennes perd 5,59%.

United Technologies avance de 0,21% après avoir annoncé un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes et dit prévoir une hausse de ses profits en 2018, grâce notamment à son activité aéronautique.

Texas Instruments perd 5,1% après avoir publié un bénéfice en net recul et la plus faible croissance de son chiffre d'affaires en quatre trimestres.

Sur le marché des changes, l'euro gagne 0,8% pour franchir la barre de 1,24 dollar pour la première fois depuis décembre 2014, soutenu par la solidité de l'indice PMI en zone euro et les propos du secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, pour qui la baisse du billet vert est une bonne chose pour le commerce américain.

LE DOLLAR CHUTE

Pénalisé par la signature mardi d'un décret présidentiel instaurant une hausse des tarifs douaniers sur les lave-linge et les panneaux solaires, le dollar continue de reculer. Face à un panier de devises de référence, l'indice dollar cède 0,82%.

Plusieurs hauts responsables de l'administration de Donald Trump ont rejeté mercredi à Davos l'idée que la politique de l'"America First" défendue par le président américain soit nuisible à la mondialisation et au commerce mondial.

Angela Merkel leur a répondu depuis Davos que l'isolationnisme et le protectionnisme n'étaient pas la réponse aux problèmes économiques de la planète.

"Il se pourrait que les prochaines semaines soient un moment décisif pour le commerce mondial et le protectionnisme", estime Viraj Patel, chargé de la stratégie devises chez ING.

"L'America First de Donald Trump reste une stratégie risquée pour le dollar et pour une économie américaine qui compte sur la gentillesse des étrangers pour financer son déficit extérieur structurel", ajoute-t-il.

Sur le front du pétrole, le Brent évolue proche des 70 dollars le baril et le brut léger américain au-dessus des 64,50 dollars.

A l'heure de l'ouverture à New York, les Bourses européennes creusent leurs pertes, pénalisées par la vigueur de l'euro.

(avec Jemima Kelly, édité par Patrick Vignal)