Wall Street attendue en légère hausse, l'Europe toujours hésitante

par Juliette Rouillon

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère hausse mercredi, vers de nouveaux pics historiques, tandis les Bourses européennes restent hésitantes à mi-séance, après l'annonce d'une croissance chinoise supérieure aux attentes. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,1% à 0,2%.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,28% à 5.544,25 vers 11h35 GMT. Le Dax prend de même 0,27% à Francfort mais le FTSE cède 0,1% à Londres.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,11%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,18% et le Stoxx 600 cède 0,05%.

L'économie chinoise a enregistré une croissance de 6,4% au premier trimestre en rythme annuel, comme lors des trois derniers mois de 2018, déjouant les pronostics grâce notamment à une amélioration de la production industrielle et de la demande des ménages.

Mais les économistes estiment qu'il est prématuré d'envisager un rebond marqué de la deuxième économie mondiale et beaucoup pensent que Pékin ne pourra faire l'économie de mesures de soutien supplémentaires.

"La réaction a été limitée sur les marchés d'actions après la publication de ces chiffres, probablement parce qu'une bonne partie de leur impact positif est déjà intégré dans les cours", dit Hussein Sayed, stratège chez FXTM.

Sur le front macroéconomique en zone euro, l'inflation a ralenti au mois de mars et l'indice "core" la mesurant a reculé, ce qui laisse la Banque centrale européenne (BCE) dans une position inconfortable.

A deux semaines de sa prochaine réunion de politique monétaire, les investisseurs attendent par ailleurs la publication du "Livre beige" de la Réserve fédérale américaine, prévue à 18h00 GMT.

IBM chute de 4,1% dans les échanges d'avant-Bourse à New York. Le géant des services informatiques a annoncé mardi prévoir un chiffre d'affaires annuel inférieur aux estimations des analystes financiers après une baisse plus marquée qu'anticipé au premier trimestre, conséquence de la dégradation de la demande pour ses gros systèmes et de l'appréciation du dollar.

Netflix abandonne 1,2% avant l'ouverture. Le spécialiste de la vidéo en ligne a publié mardi des résultats trimestriels supérieurs aux attentes mais il prévoit pour le deuxième trimestre un nombre de nouveaux abonnés inférieur aux attentes, alors que Walt Disney et d'autres concurrents se préparent à intensifier la concurrence sur son marché.

Qualcomm en revanche grimpe de 9,6% en avant-Bourse, après avoir déjà bondi de 23% la veille, en réaction au règlement à l'amiable du conflit commercial qui l'opposait depuis deux ans à APPLE.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur automobile (+1,88%) affiche la plus forte hausse sectorielle en Europe, soutenu par une information de Bloomberg selon laquelle Pékin pourrait limiter ses restrictions sur les achats de voitures. Volkswagen (+3,27%) et Daimler (+2,32%) notamment sont en tête du Stoxx 50.

A contrario, le secteur de la santé (-1,43%) accuse la plus forte baisse sectorielle. Sanofi, plus net repli du CAC 40, cède 2,61%, un analyste évoquant le repli de l'indice S&P de la santé (-2,03%) la veille à Wall Street. Dans le secteur, Novartis abandonne 1,95% alors que le broker Jefferies a abaissé son objectif de cours sur la valeur.

Les ressources de base cèdent 0,92%, un des plus nets replis sectoriels. BHP (-2,43%) a, comme Rio Tinto (-2,92%) mardi, abaissé sa prévision de livraisons de minerai de fer en 2019 en raison de perturbations liées à une tempête tropicale.

Les technologiques prennent 0,52%, portées par des résultats et les prévisions bien accueillis du fabricant néerlandais d'équipements pour semi-conducteurs ASML (+1,28%). Dans son sillage, STMicro prend 2,07%.

Danone en revanche perd 0,83% après avoir annoncé une croissance organique en fort ralentissement au premier trimestre, tout en tablant sur une accélération de ses ventes dès le deuxième trimestre. Son indice sectoriel recule de 1,09%.

A Milan, le club de football italien Juventus chute de plus de 15% après son élimination en quart de finale de la Ligue des champions par l'Ajax Amsterdam, club lui aussi coté en Bourse et dont le titre, en hausse de 7%, a atteint à l'inverse un nouveau record à 19,10 euros.

CHANGES

Le dollar, qui a bénéficié de son statut de valeur refuge dans l'incertitude sur la croissance, recule de 0,13% face à un panier de devises, les données chinoises calmant les craintes d'un ralentissement économique mondial.

L'euro se reprend en revanche de 0,27%, au-dessus de 1,131 dollar, après son recul de la veille.

Le dollar australien, très sensible à l'évolution de l'économie en Chine, profite de la croissance chinoise supérieure au consensus, ayant touché un pic de deux mois face au dollar.

TAUX

Le rendement des Treasuries à dix ans dépasse la barre de 2,6%, à un plus haut d'un mois.

Le 10 ans allemand prend plus de trois points de base à 0,09%, un plus haut d'un mois également.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en hausse, soutenus par la croissance chinoise et l'annonce d'une baisse inattendue des stocks de brut la semaine passée aux Etats-Unis selon l'association professionnelle API (American Petroleum Institute).

Le Brent a atteint un nouveau plus haut de 2019 à 72,27 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'inscrit à 64,41 dollars.

(Édité par Véronique Tison)