Wall Street attendue en hausse malgré Intel et les doutes sur la croissance

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les Bourses européennes progressent à mi-séance vendredi, toujours portées par les propos accommodants de la Banque centrale européenne et des publications de résultats jugées encourageantes, en dépit de nouveaux signes de ralentissement de l'économie et de certaines déceptions sur les entreprises comme Intel.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse entre 0,7% et 1%.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,84% à 4.912,73 vers 12h50 GMT et à Francfort, le Dax prend 1,39%. A Londres, le FTSE est à la traîne en raison du renchérissement de la livre sterling et ne progresse que de 0,12%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 monte de 0,61%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,92% et le Stoxx 600 de 0,62%.

Les investisseurs ont pris connaissance d'une nouvelle dégradation du climat des affaires en Allemagne pour le mois en cours, les chefs d'entreprise se montrant pessimistes sur leurs perspectives d'activité pour la première fois depuis 2012.

Cet indicateur décevant s'ajoute aux indices d'activité PMI de la zone euro publiés jeudi qui ont confirmé le ralentissement économique en Europe.

Selon plusieurs sources parlementaires et gouvernementales, le gouvernement allemand a par ailleurs ramené sa prévision de croissance pour 2019 à 1,0%, contre 1,8% auparavant.

Pourtant le marché européen reste bien orienté, dans le sillage de l'Asie, au lendemain du statu quo de la Banque centrale européenne (BCE) sur ses taux. L'institut d'émission a confirmé son intention d'attendre au moins l'été avant d'envisager un relèvement de taux, son président Mario Draghi reconnaissant que les risques pour la croissance de la zone euro étaient désormais orientés à la baisse.

De premières publications d'entreprises bien accueillies, notamment dans le secteur des semi-conducteurs jeudi, continuent par ailleurs de donner du souffle aux marchés, en dépit de certains déceptions notables comme celle d'Intel.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Dans les échanges en avant-Bourse à New-York, le titre Intel perd 8,5%, le groupe ayant fait part de prévisions inférieures aux attentes pour le trimestre en cours et a également manqué le consensus avec son chiffre d'affaires du quatrième trimestre.

A contrario, Western Digital prend 8,7% en avant-Bourse, le spécialiste américain des disques durs ayant dit s'attendre à une amélioration de son chiffre d'affaires au second semestre et une baisse des coûts, malgré une forte contraction de ses ventes trimestrielles.

Starbucks devrait également ouvrir en hausse (+3,6% en avant-Bourse), après avoir publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

VALEURS EN EUROPE

Parmi les plus fortes progressions sectorielles, le compartiment des ressources de base progresse de 2,04%, emmené par ArcelorMittal (+3,27%). Le secteur de l'automobile prend 3,27%, stimulé par les gains de Renault (+4,82%) et de Valeo (+2,87%), respectivement premier et troisième plus forte hausse du CAC.

Plusieurs valeurs de l'immobilier souffrent après des notes dévaforables de Goldman Sachs et de Citi: Icade signe la plus forte baisse du SBF 120 avec un repli de 1,31%, Mercialys perd 0,54% et Unibail-Rodamco cède 1,08%.

Le secteur des télécoms est pénalisé par la baisse de 2,94% de Vodafone, le britannnique ayant annoncé un ralentissement de la croissance organique de son activité de services au troisième trimestre.

L'opérateur télécoms suédois Telia (-4,03%) pèse également sur le secteur après avoir publié un bénéfice d'exploitation trimestriel inférieur aux attentes et a dit s'attendre à ce que les conditions difficiles en Suède, son premier marché, perdurent.

CHANGES

L'euro progresse de 0,3% repassant 1,134 dollar, après avoir touché la veille un plus bas depuis la mi-décembre (à 1,1286 dollar) en réaction aux déclarations de Mario Draghi et à l'article du Handelsblatt sur la révision de la projection de croissance de l'Allemagne.

Le dollar recule dans le même temps de 0,29% face à un panier de six grandes devises internationales.

De son côté, la livre sterling évolue proche d'un plus haut de 11 semaines face au dollar et a touché un plus haut d'un an et huit mois face à l'euro, à la suite des informations du Sun indiquant que le parti nationaliste nord-irlandais DUP, avec lequel le Parti conservateur de Theresa May doit compter pour disposer de la majorité absolue aux Communes, serait prêt à soutenir un nouveau projet incluant une clause de sauvegarde (backstop) limitée dans le temps.

La Chambre des Communes votera de nouveau le 29 janvier, à deux mois de la date du Brexit, sur plusieurs options formulées sous forme d'amendement par des élus.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund à 10 ans se stabilise autour de 0,185%, après avoir touché jeudi un plus bas de deux semaines, à 0,178%.

Et le 10 ans américain prend deux points de base à 2,731%.

PÉTROLE

Le brut léger américain perd 0,19% à 53,03 dollars le baril tandis que le Brent retombe en-dessous des 61 dollars le baril.

Les cours du brut sont tiraillés entre la perspective d'une perturbation de la production au Venezuela, un facteur de soutien sur les prix, et la persistance d'une offre pétrolière surabondante.

(Édité par Blandine Hénault)