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Wall Street attendue en baisse, les craintes sur la croissance pèsent

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance vendredi, la faiblesse des derniers indicateurs économiques en Chine et en Europe ravivant les inquiétudes sur l'état de santé de l'économie mondiale et sur l'impact des tensions commerciales entre Washington et Pékin.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de 0,8% à 1%.

À Paris, le CAC 40 perd 0,9% à 4.853,11 vers 13h35 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,77% et à Londres, le FTSE cède 0,7%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,86%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,79% et le Stoxx 600 0,76%.

Des statistiques chinoises inférieures aux attentes ont confirmé en début de journée le ralentissement progressif de la deuxième économie mondiale. La croissance des ventes au détail de novembre a été la plus faible en 15 ans et la production industrielle a progressé à son rythme le plus faible en près de trois ans.

Cette statistique "signifie que le pire est à venir et que l'inquiétude va gagner les responsables politiques, en particulier avec la chute de la croissance de la consommation", déclare Sue Trinh, responsable de la stratégie changes asiatiques chez RBC Capital Markets à Hong Kong.

"Je m'attends donc à ce que d'autres mesures de soutien, notamment des baisse de taux, soient mises en place dans les prochaines semaines, bien que les indicateurs montrent que les mesures prises à ce jour ne fonctionnent pas vraiment", ajoute-t-elle.

En zone euro, le secteur privé termine l'année sur une note faible, la croissance de l'activité tombant à son plus bas niveau depuis plus de quatre ans, selon les premiers résultats des enquêtes mensuelles IHS Markit auprès des directeurs d'achats.

Ces données européennes ont amplifié la baisse de l'euro et des rendements obligataires en zone euro, déjà mis à mal par les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) la veille. L'institution de Francfort a confirmé son intention d'arrêter définitivement à la fin du mois ses achats de titres sur les marchés mais s'est engagée à continuer à stimuler une économie de la zone euro confrontée à un ralentissement inattendu et à des turbulences politiques.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Le secteur automobile américain pourrait réagir à la décision chinoise de suspendre au 1er janvier et pour trois mois les droits de douane majorés sur les voitures et pièces détachées automobiles importées des Etats-Unis.

VALEURS EN EUROPE

Son équivalent européen recule de 1% avec les craintes sur l'économie chinoise: Renault perd 2,82%, PSA 1,15% et Faurecia 2,58%.

Les secteurs des ressources de base et technologique sont également à la peine avec des replis respectifs de 1,74% et 1,26%.

Le secteur du luxe, très dépendant de la croissance chinoise, est lui aussi pénalisé. Burberry abandonne 1,21%, Kering 1,63% et LVMH 1,47%.

Ce dernier a par ailleurs annoncé l'acquisition d'une quarantaine d'hôtels, trains et croisières de grand luxe détenus par le groupe Belmond. Ce dernier est indiqué en hausse de 40% en avant-Bourse à Wall Street.

En hausse, le titre Elior grimpe de 2,82% soutenu par l'annonce de la montée à son capital du spécialiste de l'hôtellerie et de la restauration Groupe Bertrand.

CHANGES

Avec les signes de faiblesse économique dans la zone euro et l'abaissement de la prévision de croissance de la BCE pour l'an prochain, la monnaie unique européenne recule à 1,1286 dollar, un plus bas de deux semaines.

De son côté, le billet vert gagne 0,52% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling cède 0,77% face au dollar après le passage de Theresa May à Bruxelles où la Première ministre s'est efforcée d'obtenir des garanties de l'Union européenne sur l'accord de Brexit, sans succès selon l'opposition et une partie de la presse au Royaume-Uni.

TAUX

Les inquiétudes sur la croissance alimentent un retour des investisseurs vers les actifs refuges, comme les obligations souveraines.

Le rendement des emprunts d'Etat américains de référence à 10 ans perd ainsi près de trois points de base pour tomber à 2,88%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans revient à 0,26%, effaçant sa hausse des deux séances précédentes.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en repli, également affectés par les signes de ralentissement de la croissance économique en Chine.

Le baril de brut texan évolue autour de 52,2 dollars et le Brent est sous la barre de 61 dollars.

(Avec Ritvik Carvalho à Londres, édité par Marc Angrand)