Vu du Royaume-Uni. Lettre au FT : “Macron a raison de communiquer sur l’islam”

Emmanuel Macron a adressé le 4 novembre une réponse au Financial Times, qui mettait en cause sa politique vis-à-vis de l’islam. Après l’avoir publiée, le quotidien britannique a décidé de retirer l’article incriminé. Le fallait-il ? Le journaliste britannique John Lichfield* revient sur cette double polémique.

Courrier international : Le Financial Times a retiré un article critique de la politique française vis-à-vis de l’islam et publie un courrier d’Emmanuel Macron à la place. Qu’en pensez-vous ?

John Lichfield : Le FT n’a pas pris la bonne décision. L’article comportait des erreurs, il donnait l’impression du contraire de ce qu’avait dit Emmanuel Macron au sujet de l’islam, à savoir qu’il est contre un islam conservateur. On peut dire beaucoup de choses de Macron, mais son idée est de combattre l’islamisme radical et non pas l’islam conservateur. Dire l’inverse est une contrevérité. Il est bizarre qu’un article si erroné paraisse dans un journal si sérieux. Mais une fois mis en ligne, il aurait dû y rester, avec les corrections apportées ultérieurement, pour engager le débat. C’est une excellente chose que Macron ait répondu. Mais maintenant on ne sait pas à quoi. En revanche, d’après mes informations, il n’est pas vrai que l’Élysée a demandé le retrait de l’article, c’était une décision du FT.

CI : Nous ne sommes pas à notre première polémique. D’autres journaux ont récemment retiré des articles critiques de la politique française en matière d’islam. La couverture de l’assassinat de Samuel Paty par le New York Times a également été critiquée en France. Y a-t-il une réaction tendancieuse de la presse anglo-saxonne aux récents événements en France ?

Il y a eu des angles plus au moins étroits. Personnellement, je ne pense pas qu’il faille analyser le discours sur les séparatismes et la politique qui s’annonce comme le fruit d’une lutte de Macron contre l’extrême droite française, ou l’expliquer uniquement par le passé colonial de la France. On ne peut pas dire que la lutte contre l’islamisme vient de nulle part ou qu’elle est motivée par des

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