Publicité

Vu de Grèce. Avec la Turquie, il fait savoir manier la carotte et le bâton

Il faut composer avec ce voisin querelleur qu’est la Turquie d’Erdogan. Il incombe aux Européens de mener une stratégie de médiation et, quand cela s’avère nécessaire, de passer aux sanctions, préconise ce politologue grec.

Recep Tayyip Erdogan est agressif et militariste. Il a envahi la Syrie, la Libye, l’Irak, il soutient le Fatah en Palestine, ne reconnaît pas Chypre et s’est querellé avec la moitié des pays riverains de la Méditerranée. Il réclame des choses inacceptables, comme la démilitarisation des îles grecques en mer Égée orientale – il nie qu’elles aient une plateforme continentale. Emporté par des rêves impérialistes et islamo-nationalistes, il a converti Sainte-Sophie, monument du patrimoine culturel mondial, en mosquée pour satisfaire les masses. Avec les ultranationalistes de son pays, ce sera à qui se livrera aux déclarations les plus incendiaires contre la Grèce. Il a fait incarcérer des milliers de dissidents, a recours à une rhétorique brutale et primaire, est obsédé par son récit de victimisation nationale et de revanchisme historique, et n’a que mépris pour l’Occident et ses valeurs.

À lire aussi: Vu de Grèce. Ankara n’a pas les moyens de ses ambitions

Telle est la Turquie d’aujourd’hui, sous Erdogan. Et tel est le voisin avec lequel nous sommes condamnés à coexister, et pour cela il nous faut surmonter nos différends. Malheureusement, le dogme que nous avons appliqué dans notre politique étrangère vis-à-vis de la Turquie tout au long de l’ère [qui a suivi la dictature des colonels] après 1974 (à l’exception brillante des gouvernements de Constantin Karamanlis et Costas Simitis), ce report constant, ce “on verra plus tard”, n’est pas dans l’intérêt de la Grèce. En

[...] Lire la suite sur Courrier international

À lire aussi :