Vu d’Allemagne. À Fessenheim, la région devra se réinventer sans sa centrale nucléaire

Le plus vieux réacteur nucléaire français a été débranché mardi 30 juin. C’était une manne économique et financière pour toute une zone d’Alsace qui aurait néanmoins des atouts pour rebondir, notamment grâce à la coopération franco-allemande, estime ce grand quotidien d’outre-Rhin.

Jusqu’à la fin, Fessenheim a tout donné. Comme s’il fallait profiter des derniers kilowattheures de la doyenne des centrales nucléaires françaises, le site du Haut-Rhin a produit du courant jusqu’à ses dernières heures de vie.

Vendredi 26 juin, la foudre avait frappé une ligne électrique non loin de là. Le second réacteur de la plus vieille centrale de l’Hexagone (le seul encore en service) avait dû être coupé. L’arrêt officiel n’étant prévu que le 30 juin, l’opérateur public, EDF, a remis le réacteur en route le dimanche précédent. Il a donc fallu attendre la nuit de lundi à mardi pour qu’il soit définitivement arrêté, et avec lui l’ensemble du site.

C’était une fin inéluctable, le premier réacteur ayant été coupé pour toujours en février. Si la nouvelle attriste sur la rive française du Rhin, c’est la joie qui domine du côté allemand.

Le maire de la petite commune de 2 400 âmes, Claude Brender, fait partie de ceux qui l’ont en travers de la gorge. Il nous parle d’un “attentat politique” contre le nucléaire, contre son village, et peste :

On ferme uniquement pour fermer, sans nous proposer de compensation.”

Un long processus

Quarante-trois années durant, les habitants de cette région défavorisée ont profité de la présence d’EDF et d’une électricité moins chère. Pendant tout ce temps, ou presque, les antinucléaires allemands ont pointé du doigt le site français, dénonçant des failles de sécurité. Aujourd’hui, les experts français de l’atome persistent et signent : on aurait pu continuer à faire tourner Fessenheim plusieurs années encore.

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Seulement voilà, le gouvernement d’Emmanuel Macron a opté pour une sortie partielle du nucléaire,

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