"Vous êtes pire qu'un étron" : Manuel Valls insulté en direct par un auditeur sur France Inter

Invité de la matinale de France Inter, le nouveau ministre des Outre-Mer a reçu ce mardi un accueil pour le moins haut en couleur de la part d'un auditeur.

La nomination de Manuel Valls dans le gouvernement de François Bayrou, en tant que ministre de l'Outre-Mer, fait beaucoup réagir. (Capture d'écran France Inter)
La nomination de Manuel Valls dans le gouvernement de François Bayrou, en tant que ministre des Outre-Mer, fait beaucoup réagir. (Capture d'écran France Inter)

En pleine période des fêtes de fin d'année, le retour de Manuel Valls au gouvernement français n'est pas considéré par tout le monde comme un cadeau : la preuve en est, ce mardi 24 décembre, à l'antenne de la radio France Inter.

Invité de la matinale et interviewé par Simon Le Baron, le nouveau ministre des Outre-Mer a reçu une analyse peu chaleureuse de la part d'un auditeur, en direct à l'antenne.

Celui-ci a commencé par revenir sur le parcours politique de Manuel Valls, en rappelant plusieurs épisodes : "Je voudrais dire à monsieur Valls qu’il a participé sous Hollande à la destruction de la gauche, qu’il a trahi le PS et son candidat Benoit Hamon, qu’il s’est exilé en Espagne et s’est fait jeté, qu’il cherche à se rallier à Macron et n’a pas été élu".

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Mais l'auditeur ne s'arrête pas là, et avant d'être coupé par le présentateur, ajoute un niveau de mécontentement en allant jusqu'à insulter copieusement le nouveau ministre.

"Vous devriez avoir honte, vous êtes le pire des traîtres Monsieur Valls. La France a honte de votre comportement. Vous êtes pire qu’un étron".

Et si cet auditeur n'a pas pu finir sa diatribe, le message est passé. "Jean-Noël je vous coupe, les insultes n’ont pas leur place sur cette antenne. Ce n’était pas la question qui était prévue puisqu’il y a, vous savez un filtrage au standard de France Inter", a tenté de rattraper le présentateur de la matinale.

Le retour de Manuel Valls au gouvernement, cette fois-ci sous la direction d’un centriste allié à Emmanuel Macron, suscite globalement des critiques et des interrogations. François Bayrou, Premier ministre, a justifié ce choix en mettant en avant la "personnalité un peu kamikaze, audacieuse" de Valls.

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De son côté, ce dernier défend son "expérience" et souligne l’importance de sa contribution en période de crise, comme le rappelle le Huffington Post : "C’est dans ces moments particulièrement difficiles pour notre pays (...) que ceux qui ont l’expérience doivent tout donner."

Cette nomination intervient alors que les Outre-mer sont confrontés à de multiples crises : les conséquences du cyclone Chido à Mayotte, les tensions post-révoltes en Nouvelle-Calédonie, ou encore les mobilisations contre la vie chère en Martinique. Ces dossiers cruciaux attendent Manuel Valls, à condition qu’il ait le temps de s’en occuper.

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Car la composition du gouvernement Bayrou a été perçue comme une "provocation" par la gauche, qui envisage une motion de censure. Sur France Inter, Manuel Valls a appelé les socialistes à faire preuve de "responsabilité", en interpellant directement François Hollande.

"Vous pensez que François Hollande peut censurer un gouvernement dans lequel il y a son ancien Premier ministre, son ancien ministre du Travail (François Rebsamen), son ancienne secrétaire d’État aux Victimes (Juliette Méadel) ?", a lancé Manuel Valls. Pourtant, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a répondu presque immédiatement sur RMC et BFMTV : "Aucune des conditions pour la non-censure n’a été respectée."