Votre système immunitaire pourrait être responsable de certains cancers, selon une étude française

Près d’un cancer sur trois se développe à la suite d’une inflammation chronique. Certains lymphocytes du système immunitaire pourraient en être responsables.

Environ 30 % des cancers apparaissent à la suite d’une inflammation chronique localisée. (Illustration Getty Images)
Environ 30 % des cancers apparaissent à la suite d’une inflammation chronique localisée. (Illustration Getty Images)

Près d'un cancer sur trois se développe après une inflammation chronique localisée, dont l'origine reste incomprise. C'est notamment le cas de certains cancers colorectaux, de l'intestin grêle, du foie ou encore du pancréas.

Dans une nouvelle étude, publiée en août dans la revue Nature Immunology , l’équipe du centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL) TGF-beta et réponse immunitaire a identifié des lymphocytes impliqués dans les processus inflammatoires et qui seraient en cause dans la génération de ces cancers.

Les lymphocytes sont un type de globules blancs qui jouent plusieurs rôles dans le système immunitaire, notamment la protection contre les bactéries, les virus, les champignons et les parasites. Les lymphocytes constituent généralement 20 à 40 % des globules blancs du sang, comme le rapporte MSD Manuals.

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Les chercheurs et chercheuses du CRCL se sont intéressés tout particulièrement à une population de cellules immunitaires, les lymphocytes TH17, qui sont déjà connus pour être impliqués dans de nombreuses maladies inflammatoires, comme la sclérose en plaques ou encore la maladie de Crohn.

"Plus précisément, dans cette étude, nous montrons pour la première fois qu’il existe en fait huit sous-types de lymphocytes TH17 ayant des rôles distincts. L’un d’entre eux a un rôle tumorogénique, c’est-à-dire que lorsque certains freins d’activation sont levés, il va contribuer au développement de cancers. Au contact de ces cellules TH17, les cellules de l’intestin qui étaient pourtant saines jusqu’ici vont devenir cancéreuses", explique Julien Marie, responsable de l'équipe de recherche.

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Grâce à cette découverte, il est possible d’identifier très tôt les personnes à risque de cancer par la simple présence des cellules TH17 cancérogènes, et donc de prévenir ou de traiter la maladie dès son début.

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Mais cette découverte amène aussi à s'interroger sur l'usage de l'immunothérapie contre les cancers : cette approche, qui vise à stimuler les lymphocytes pour qu'ils attaquent les cellules cancéreuses, peut aussi provoquer des inflammations chroniques.

Avec cette étude, les biologistes ont également identifié une protéine, la cytokine TGF-β, qui va venir freiner l’activation des cellules cancérogènes, et qui pourrait donc servir de base au développement d’une thérapie.