Publicité

« Le vote populiste en France est déjà majoritaire »

Pour Éric Decouty, la crise sanitaire du Covid-19 renforce le risque populiste.
Pour Éric Decouty, la crise sanitaire du Covid-19 renforce le risque populiste.

Le revers électoral de Donald Trump signera-t-il le déclin des pulsions populistes qui étreignent les démocraties occidentales ? Certainement pas, répond Éric Decouty, auteur d'Ils veulent tuer la démocratie (Impact éditions). Pour l'ancien journaliste passé par Libération, Marianne et Le Parisien, la crise sanitaire du Covid-19 et son cortège de théories complotistes ne feront qu'alimenter à terme le repli identitaire et le feu destructeur des institutions démocratiques. En dépit de l'effort de l'État pour amortir les prémices de la crise financière et sociale qui s'annonce, la France, portée par un incroyable niveau de défiance collective, ne devrait pas échapper à la tentation populiste. Même si aucun personnage politique de premier plan ne semble en mesure de cristalliser les mécontentements de tous bords, croire que le risque n'existe pas serait un dangereux déni. Entretien.

Le Point : Donald Trump a été battu, Boris Johnson est au plus bas dans les sondages, Vladimir Poutine a pris un coup de vieux? N'entrevoit-on pas la fin de la parenthèse populiste internationale ?

Éric Decouty : Donald Trump a certes été défait électoralement, mais cela ne signifie pas la fin du populisme, bien au contraire. En quatre ans de mandat, Trump a malgré tout réussi à « crédibiliser » une ligne populiste qu'est venue ébranler la crise du Covid. Ses scores électoraux sont restés vraiment élevés. Même son départ se fait dans la droite ligne du style populiste qu'il adore, i [...] Lire la suite