Volodymyr Zelensky juge les mines antipersonnel "très importantes" pour stopper l'avancée russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé ce mercredi 20 novembre que les mines antipersonnel, que Washington a décidé de fournir à Kiev en s'attirant des critiques d'organisations spécialisées, étaient "très importantes" pour stopper l'avancée de l'armée russe dans l'est de l'Ukraine.

Le dirigeant ukrainien s'est félicité du versement d'une nouvelle tranche d'aide militaire américaine, la 70e de la part de Washington, comprenant des mines antipersonnel "très importantes (...) pour stopper les assauts russes".

Une livraison critiquée par les défenseurs des droits humains

Les soldats de Moscou avancent face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien armées. Kiev observe ce mouvement avec une inquiétude renforcée depuis la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine de novembre. L'Ukraine craint que son retour à la Maison Blanche, en janvier, n'entraîne une baisse de l'aide des États-Unis, cruciale, et que la nouvelle administration américaine ne demande à Kiev de faire des concessions territoriales à la Russie.

La décision des États-Unis de livrer des mines antipersonnel à l'Ukraine s'explique par un changement de tactique de la Russie sur le champ de bataille, celle-ci favorisant de plus en plus l'infanterie, a déclaré mercredi le secrétaire à la Défense Lloyd Austin.

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Les Ukrainiens "ont besoin de choses qui peuvent aider à ralentir cet effort de la part des Russes", a-t-il ajouté. Selon Lloyd Austin, les mines fournies par les États-Unis seront "non persistantes" c'est-à-dire équipées d'un dispositif d'autodestruction ou d'autodésactivation, ce qui limiterait théoriquement les risques pour les civils.

Ce revirement intervient quelques jours après que Washington a donné son feu vert à l'Ukraine pour frapper en territoire russe avec des missiles de longue portée de fabrication américaine, une ligne rouge pour Moscou.

La décision concernant les mines antipersonnel a été immédiatement critiquée par les groupes de défense des droits humains en raison des risques qu'elles font courir aux civils. La Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL) a dénoncé mercredi une décision "désastreuse". Le groupe, prix Nobel de la paix en 1997, "s'efforcera d'obtenir des États-Unis qu'ils reviennent sur leur décision".

L'Ukraine est désormais le pays le plus miné au monde, avec un déminage qui pourrait durer jusqu'à 30 ans selon l'Association ukrainienne de déminage humanitaire.

Article original publié sur BFMTV.com