Volley (Ligue Mondiale) : "Un succès contre la Chine plus important qu’il n’y paraît", insiste Mauricio Paes
Mauricio Paes, que retenez-vous des deux premiers matchs des Bleus ?
C’est un bilan plutôt positif et ce qui est bien, c’est que les Bleus ont évolué entre le match perdu contre la Pologne et la victoire face à la Chine. Même si ce n’est pas la même adversité, les Français ont mieux servi. Mieux que ça, après la perte du deuxième set, les Bleus ont vu qu’il valait mieux une régularité au service plutôt que de chercher l’ace et la puissance. Les Bleus ont aussi su faire jouer les Chinois pour provoquer leurs fautes ou trouver des espaces. C’est un gage de maturité. Cette évolution, cette capacité à s’adapter et à trouver la bonne stratégie pour battre la Chine étaient très intéressantes. Durant cette première étape de la VNL à Nagoya, toutes les nations font un gros turnover en faisant travailler un groupe plus large et cette envie de construire ensemble une équipe plus jeune prend forme pour la France. C’était très très important pour la France de battre la Chine, plus qu’on ne le pense. C’était essentiel pour continuer à évoluer tranquillement. Elle donne de la confiance et de la sérénité ensuite pour continuer à construire avec ce jeune groupe. On ne construit rien sur des défaites.
A post shared by Viktorija Burakauskas (@toribur) on Jan 21, 2020 at 8:43am PST
Avec 28 points et 63% de réussite, Théo Faure a été hénaurme contre la Pologne. C’était inattendu ?
Non. Cette performance ne me surprend pas du tout. Il a prouvé qu’il a de la maturité et qu’il est très solide mentalement. Théo ne fait pas des fautes parce qu’il rate son attaque. C’est encore un jeune pointu qui doit évoluer techniquement, gérer son gros potentiel et encore apprendre à modeler sa palette en attaque. Il n’a pas encore 24 ans.
L’ex-Montpelliérain va progresser à Cisterna. C’est bien aussi pour les Bleus...
L’Italie va lui faire un bien fou pour franchir un palier car c’est un championnat très exigeant où un volleyeur n’est protégé que par ses performances. Et quand on le voit moins, Timothée Carle est là pour inscrire 18 points contre la Chine.
Quel est le rôle de Kevin Tillie, un des champions olympiques sur le Taraflex avec Daryl Butor ?
Avec Kevin, on n’a pas besoin de se poser trop de questions sur son investissement quand il est dans le groupe France. Il montre la voie aux jeunes par son engagement et sa présence. Il apporte sa qualité dans les détails. Cela ne veut pas dire qu’il ne fait pas de fautes car le jeu appelle des fautes mais on sent que Kévin est stable, solide et qu’il apporte de la sérénité.
Il reste des points à améliorer quand même ?
Contre la Pologne, ça s'est joué au niveau du service. Quand on n’a pas d’impact, c’est compliqué de performer au contre. La défense française est très bonne donc dès que les Bleus servent mieux et bloquent mieux, ce groupe pose d’énormes problèmes à son adversaire. On sait que pour faire tomber une balle contre les Français, il faut être très performants. Le service joue un rôle important à ce niveau mais c’est de la haute couture: il faut à la fois de l’impact et de la régularité, une prise de risque et de la puissance.
Quel adversaire sera la Slovénie ?
C’est le demi-finaliste des championnats du monde, l’été dernier, battu par l’Italie, future championne du monde. Il faudra faire attention à Rok Mozic, l’attaquant de Vérone. Les centraux sont très performants, très physiques et très agressifs. Ça va être dur mais les Bleus ont les capacités de les embêter s’ils sont encore patients, agressifs au service et au contre, comme je l’ai dit, avant le match de gala contre le Japon dimanche.