Volkswagen envisage des mesures pour soutenir sa note de crédit

Volkswagen envisage de prendre des mesures pour réduire ses coûts et améliorer sa trésorerie afin de protéger sa note de crédit, menacée par le scandale des logiciels permettant de manipuler des tests d'émissions polluantes. /Photo prise le 24 septembre 2015/REUTERS/Jim Young

par Andreas Cremer

BERLIN (Reuters) - Volkswagen envisage de prendre des mesures pour réduire ses coûts et améliorer sa trésorerie afin de protéger sa note de crédit, menacée par le scandale des logiciels permettant de manipuler des tests d'émissions polluantes.

Le conseil de surveillance du constructeur s'est réuni pour discuter des moyens de renforcer les finances du groupe mais n'a pas évoqué la possibilité de céder des actifs ou des marques, ont déclaré à Reuters deux sources proches du conseil.

Selon les sources, le conseil s'inquiète d'une éventuelle dégradation de la note du groupe, qui entraînerait une hausse des coûts d'emprunt et affecterait sa capacité à regagner la confiance des investisseurs.

Lever des capitaux en vendant des actions deviendrait une option probable si les coûts du scandale dépassaient un "niveau critique", a déclaré l'une des sources.

Le groupe de Wolfsburg a refusé de commenter ces informations.

L'agence de notation Standard & Poor's a placé la semaine dernière la note de VW sous surveillance négative tandis que Moody's abaissait sa perspective en soulignant le risque présenté par les répercussions financières du scandale.

Le premier constructeur européen a admis avoir employé un logiciel permettant de fausser les test d'émissions de ses véhicules aux Etats-Unis. Les tests ont également été manipulés en Europe, a fait savoir le ministère allemand des Transports.

L'affaire, révélée le 18 septembre par les autorités américaines de protection de l'environnement, a poussé la semaine dernière le président du directoire Martin Winterkorn à démissionner, l'ex-patron de la marque Porsche, Matthias Müller, lui succédant à la tête du groupe.

UNE AUGMENTATION DE CAPITAL JUGÉE POSSIBLE

Martin Winterkorn fait l'objet de la part du parquet de Braunschweig d'une instruction dans le cadre d'une enquête préliminaire sur Volkswagen, qui précise jeudi n'avoir aucune preuve d'un comportement délictueux de sa part.

Le titre Volkswagen a perdu plus d'un tiers de sa valeur depuis la révélation du scandale, qui a entraîné des turbulences pour l'ensemble du secteur automobile mondial.

Volkswagen, qui a déjà imposé un gel des embauches au sein de sa division financière et supprimé une équipe dans l'une de ses usines de moteurs, a provisionné 6,5 milliards d'euros pour couvrir les coûts de l'affaire.

Certains analystes estiment que cela ne sera pas suffisant.

"Le groupe a des comptes plutôt solides mais a aussi une approche très prudente de son financement et de sa note de crédit", écrit cette semaine dans une note Max Warburton, analyste de Bernstein.

"Nous pensons que si les coûts (du scandale) en cash dépassent 10 milliards d'euros, une augmentation de capital sera très probable", ajoute-t-il.

Volkswagen a annoncé mardi qu'il préparait des mesures pour modifier les moteurs diesels équipés du logiciel incriminé, ce qui pourrait ouvrir la voie au rappel de 11 millions de voitures à travers le monde.

Toujours très volatil, le titre Volkswagen perd 1,04% à 96,73 euros en Bourse de Francfort vers 12h20 GMT après avoir gagné jusqu'à plus de 5% en début de séance.

(Myriam Rivet et Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)