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Démenti égyptien sur l'hypothèse d'une explosion sur le vol 804

Le directeur des services égyptiens de médecine légale a démenti les informations selon lesquelles les premiers examens de restes humains repêchés en Méditerranée suggéraient qu'une explosion s'était produite à bord du vol MS804 d'EgyptAir. /Photo diffusée le 21 mai 2016/REUTERS/Armée égyptienne

LE CAIRE (Reuters) - Le directeur de l'Autorité égyptienne de médecine légale a démenti mardi les informations selon lesquelles les premiers examens de restes humains repêchés en Méditerranée suggéraient qu'une explosion s'était produite à bord du vol MS804 de la compagnie EgyptAir. "Tout ce qui a été publié à ce propos est absolument faux et repose sur de simples suppositions qui ne viennent pas de l'Autorité de médecine légale", a déclaré Hicham Abdelhamid dans un communiqué repris par l'agence Mena. Deux autres sources, directement informées des développements de l'enquête sur la catastrophe aérienne de jeudi dernier, ont confirmé qu'il était prématuré de dire pourquoi l'Airbus s'était abîmé en mer. Dans la matinée, un responsable des services égyptiens de médecine légale avait déclaré que la petite taille des morceaux de corps retrouvés pour l'instant allait "dans le sens" d'une explosion à bord. "Le morceau le plus gros était de la taille d'une paume de main", avait-il dit sous couvert d'anonymat. Les experts égyptiens en médecine légale ont parallèlement commencé à prélever des échantillons d'ADN auprès des familles des 66 passagers et membres d'équipage du vol MS804 afin d'identifier les restes humains repêchés en Méditerranée depuis la catastrophe. Ces morceaux de corps et les débris de l'appareil récupérés par la marine égyptienne pourraient aider les enquêteurs à déterminer les causes de la disparition de l'Airbus A320 qui s'est abîmé tôt jeudi matin au nord d'Alexandrie alors qu'il effectuait la liaison entre Paris-Charles de Gaulle et Le Caire. Mais les recherches en cours dans la zone où des débris ont été récupérés, à 290 km environ au nord d'Alexandrie, n'ont pas encore permis de localiser l'avion ni ses "boîtes noires". Les enregistreurs de vol sont dotés de systèmes d'envois de signaux de localisation équipés de batterie d'une trentaine de jours d'autonomie. Dans ce secteur, la Méditerranée est profonde de 3.000 mètres. DIVERGENCES SUR LES DERNIERS INSTANTS DU VOL L'appareil d'EgyptAir a disparu des écrans radars jeudi matin au-dessus de la Méditerranée alors qu'il entrait dans l'espace aérien égyptien. Son système embarqué Acars de communications, d'adressage et de compte rendu, qui envoie régulièrement des données de vol de l'appareil à la compagnie exploitante, a émis peu, avant la disparition, une série de signaux faisant état de la présence de fumées suspectes à l'avant de l'appareil. Mais ces messages "ne permettent de tirer aucune conclusion", soulignait samedi un porte-parole du Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA), dont des experts participent à l'enquête en Egypte. L'appareil transportait 66 personnes, dont 30 Egyptiens et 15 Français. Dix autres nationalités étaient représentées à bord. Selon des spécialistes ayant participé à de précédentes enquêtes aériennes, les enquêteurs travaillent à partir des débris, des bagages et des vêtements et des analyses chimiques pour repérer les traces d'une éventuelle explosion en vol. Peu avant de disparaître des écrans radars, l'avion a viré de 90 degrés vers la gauche, puis effectué une rotation complète et plongé, perdant rapidement de l'altitude pour passer de 37.000 pieds à 15.000 pieds (de 11.470 à 4.650 mètres), selon le ministre grec de la Défense Panos Kammenos. Ehab Mohieldin Azmi, directeur des services égyptiens de navigation civile, a déclaré pour sa part que les contrôleurs n'avaient pas observé de changements de cap et que l'avion avait maintenu son altitude de 37.000 pieds jusqu'à sa disparition. Le procureur général d'Egypte a demandé aux autorités grecques de lui remettre les transcriptions de conversations entre le pilote de l'Airbus et les responsables du contrôle du trafic aérien en Grèce. Il a également adressé une requête aux autorités françaises pour récupérer toutes les données relatives à son escale à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle puis à son trajet dans l'espace aérien français. (Ahmed Tolba; Henri-Pierre André pour le service français)