"Pour voir si c'est solide": en Dordogne, un touriste arrache d'une grotte une stalactite vieille de "milliers d'années"
"Ce n'est pas un geste anodin". Une plainte va être déposée après la découverte d'une stalactite au sol dans la grotte de Maxangue située dans la commune de Buisson de Cadouin (Dordogne) ce mercredi 7 août, rapporte France Bleu Périgord. Une grotte classée datant de 60 millions d'années.
Ce morceau d'environ 10 kilos, et d'une trentaine de centimètres de hauteur pour une vingtaine de largeur, avait mis plusieurs dizaines de milliers d'années à se former, par accumulation de petites gouttes d'eau. Une concrétion relativement solide, car formée à la voûte des cavités souterraines par infiltration lente.
"On le voit être surpris, la poser puis partir en souriant"
Le directeur de la grotte Cyril Caballero, dont le père avait découvert les lieux en août 2000, explique que "pour enlever un morceau comme celui-ci, il faut tirer vers soi, il n'y a pas d'autres solutions. Ça ne tombe pas tout seul une concrétion de 10 kilos! Heureusement d'ailleurs, sinon on ne ferait pas visiter la grotte."
Mercredi 7 août, c'est un guide touristique qui découvre d'abord la stalactite au sol et prévient le directeur du site. Lorsque ce dernier passe au crible les caméras de surveillance, il découvre en effet qu'un visiteur situé à la fin d'un groupe a bien touché le morceau de stalactite "pour voir si c'est solide".
Lorsque la stalactite se décroche, "on le voit être surpris, retenir la concrétion qui est quand même lourde, la poser au sol et puis partir en souriant. Sa compagne sourit aussi", soupire Cyril Caballero auprès de nos confrères de France Bleu.
L'identité du visiteur transmise à la gendarmerie
À l'aide des images vidéo et de l'horaire de visite, la direction de la grotte a pu retrouver l'identité et les coordonnées de ce visiteur et les transmettre à la gendarmerie. Une plainte va donc être déposée ce lundi 12 août. L'idée pour le directeur est de "dire à ce monsieur qu'on est au courant et que ce n'est pas un geste anodin".
"Il y avait ses enfants avec lui. Quelle image il leur donne? On ne fait pas quelque chose qui est interdit, en partant en rigolant et sans conséquences", détaille Cyril Caballero, qui envisage de réclamer un dédommagement symbolique à ce visiteur, de manière peut-être à financer l'installation d'un panneau dissuasif à destination des visiteurs.