Des voiles rigides de 1000 m2 pour le plus grand paquebot à voile du monde

Les navires du futur seront peut-être équipés de voiles rigides géantes, ce qui leur permettrait de réduire de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre. Un prototype de 550 m2 et 38 mètres de haut va être testé cet été à Saint Nazaire par les Chantiers de l'Atlantique.

En cette période de pandémie, les croisières sont en berne. Mais lorsque l’heure du déconfinement général sonnera, que les entreprises touristiques tenteront de rattraper les gains perdus, ce sera aussi la reprise d’une pollution gigantesque. En 2019, l’ONG Transport et Environnement a publié une étude montrant notamment que les 47 navires de croisière du Groupe Carnival avaient émis en 2017 dix fois plus d’oxyde de soufre que les 260 millions de voitures du continent européen. "Si nous voulons continuer à voyager et commercer sur les mers, il faut d’abord résoudre l’équation du bas carbone", remarque Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne.

"Pour le verdissement de la croisière, la voile est une solution"

Confrontés à l’obligation de réduire les émissions de gaz à effet de serre instaurée par l’Accord de Paris ont incité les Chantiers de l’Atlantique à s’intéresser à un mode de propulsion vertueux : la voile ! Ce chantier naval géant situé à Saint-Nazaire construit depuis le milieu du 20e siècle les plus gros paquebots du monde. "Pour le verdissement de la croisière, la voile est une solution, souligne Laurent Castaing, directeur général des Chantiers de l’Atlantique. Mais si les croisières doivent demeurer un mode de tourisme économique, il faut construire des bateaux de grande taille. Ce qui implique d’utiliser des mâts très hauts et des voiles de plus de 1 000 m2 chacune. Aucun des tissus existants ne supporteraient une telle charge."

D’où l’idée de développer des voiles rigides. Baptisées Solid Sails, elles sont constituées de panneaux en composite de fibre de verre et résine polyester entourés de lattes en carbone. Les premiers tests réalisés sur un monocoque de 8 mètres, puis sur l’IMOCA “Hubert” du navigateur Jean Le Cam ont été concluants. L’étape suivante a consisté à tester, en 2019 la solidité d’un prototype de 250 m2 sur le paquebot Le Ponant (Cie le Ponant) lors de deux traversées de l’Atlantique. Cette même année, un mât de [...]

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