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Vodafone pâtit encore de l'Espagne et de l'Afrique du Sud

Vodafone reste confronté à des conditions de marché difficiles en Espagne, ce qui explique l'accélération de la baisse du chiffre d'affaires organique annoncée vendredi par l'opérateur télécoms britannique. /Photo prise le 20 mai 2014/REUTERS/Rupak De Chowdhuri

LONDRES (Reuters) - Vodafone a annoncé vendredi une nouvelle baisse de son chiffre d'affaires organique, la faiblesse de ses performances en Afrique du Sud et en Espagne ayant contrebalancé la stabilisation de ses activités ailleurs en Europe.

L'opérateur télécoms britannique, qui va augmenter ses investissements sur son réseau 4G pour satisfaire une demande croissante, n'attend pas d'amélioration globale pour le groupe avant le second semestre de son exercice fiscal au 30 mars 2015.

Le secteur est confronté à une concurrence de plus en plus vive, dans un contexte de baisse de la demande sur certains marchés européens, et de nouvelles règles moins favorables, notamment concernant les tarifs d'interconnexion entre réseaux.

Son chiffre d'affaires organique, qui ne tient pas compte d'éléments tels que la vente de mobiles et les effets de change, a reculé de 4,2% sur les trois mois au 30 juin, premier trimestre de l'exercice 2014-2015, un chiffre toutefois conforme aux attentes des analystes financiers. Au dernier trimestre de l'exercice précédent, le repli avait été plus limité, de 4,0%.

Vittorio Colao, directeur général du numéro deux mondial de la téléphonie mobile, a déclaré vendredi à la presse que l'exercice 2014-2015 avait commencé conformément aux attentes du groupe et noté que ses performances s'étaient améliorées dans certains pays, comme l'Allemagne et le Royaume-Uni.

"Au travers de nos actions commerciales et de nos investissements, notre performance commence à se stabiliser d'un trimestre à l'autre dans certains pays européens, grâce notamment à un appétit croissant des consommateurs pour des services 4G", a-t-il dit. "Mais je pense qu'il est trop tôt pour dire que nous avons touché un plancher", a-t-il ajouté.

Le titre, qui a cédé 9% en trois mois, sous-performant l'indice paneuropéen des télécoms (+2,75% sur la même période), gagnait autour de 1,85% vers 12h50 GMT.

L'ATTENTION FOCALISÉE SUR LES POINTS POSITIFS

Les analystes de Jefferies, qui sont à "conserver" sur la valeur, expliquent que compte tenu de la décote du titre et du dividende versé, les investisseurs ont tendance à privilégier les points positifs contenus dans la publication.

"Comme prévu, le chiffre d'affaires de Vodafone commence à tirer profit de ses importants investissements commerciaux et de réseaux, notamment en Allemagne et (de façon plus hésitante) en Italie", ont-ils souligné.

Vittorio Colao a précisé que le programme d'investissements de 19 milliards de livres de Vodafone avait rapidement décollé, ces dépenses ayant presque doublé d'une année sur l'autre. Il a ajouté sur le groupe disposait désormais d'une couverture 4G sur plus de la moitié de son réseau en Europe.

En Afrique du Sud, la filiale Vodacom du groupe a vu son chiffre d'affaires rester inchangé en raison d'une baisse de certains tarifs imposée par des changements dans la régulation du secteur.

Sous le coup d'une concurrence accrue, les activités espagnoles de Vodafone ont accusé une baisse de 15,3% de leur chiffre d'affaires organique contre -12,6% au trimestre précédent.

Le groupe a également annoncé avoir prolongé, jusqu'au 1er août, son offre sur Cobra Automotive Technologies, société spécialisée dans l'électronique automobile.

Avec cette acquisition, pour 145 millions d'euros, Vodafone, comme d'autres opérateurs de téléphonie mobile, cherche à se développer dans les technologies dites de machine à machine (M2M) qui visent à développer les connexions entre les appareils, y compris les voitures.

(Paul Sandle, Benoît Van Overstraeten et Juliette Rouillon pour le service français, édité par Nicolas Delame)