Vladimir Poutine rejette la demande d'interview d'Evan Gershkovich, ancien prisonnier de la Russie

Le journaliste américain Evan Gershkovich, détenu pendant près d'un an et demi en Russie avant d'être libéré en août dernier, s'est vu refuser sa demande d'interview par le Kremlin.

Moscou n'est "pour l'instant pas intéressé" par la demande d'interview de Vladimir Poutine de la part d'Evan Gershkovich. Ce journaliste américain du Wall Street Journal a été détenu pendant près d'un an et demi en Russie et a été libéré en août dernier.

"Il faut une raison et pour l'instant nous ne voyons pas de telle raison", s'est justifié le Kremlin, par l'intermédiaire de son porte-parole, Dmitri Peskov.

Evan Gershkovich a été emprisonné en mars 2023 en Russie, avant d'être condamné à 16 ans de prison pour "espionnage", au terme d'un procès expéditif. Les accusations n'ont jamais été prouvées et ont toujours été réfutées par le reporter et son employeur.

En demandant la grâce du président Vladimir Poutine, Evan Gershkovich en a profité pour demander un entretien avec le locataire du Kremlin. Le formulaire contenait "un espace vierge que le prisonnier pouvait remplir", avait écrit le Wall Street Journal dans un article.

"La dernière ligne (du document rempli par M. Gershkovich, ndlr) contenait sa propre proposition: après sa libération, Poutine accepterait-il de répondre à une interview ?", a expliqué le journal américain.

Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, la pression sur les journaux indépendants ou étrangers s'est accentuée en Russie. Vladimir Poutine a très peu parlé aux médias occidentaux ces derniers mois. L'entretien le plus médiatisé a été réalisé en février 2024 avec l'animateur américain Tucker Carlson, connu pour diffuser plusieurs théories du complot.

Cet été, Evan Gershkovich a été libéré dans le cadre du plus grand échange de prisonniers depuis la fin de la Guerre froide. À l'instar du journaliste de 32 ans, la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, l'ancien Marine Paul Whelan, ainsi que des opposants russes ou des collaboratrices d'Alexeï Navalny avaient retrouvé la liberté.

Plusieurs ressortissants russes avaient été transférés vers Moscou dans le cadre de cet accord comme Vadim Krassikov qui était en prison en Allemagne pour l'assassinat d'un séparatiste tchétchène.

Article original publié sur BFMTV.com