Vladimir Poutine a pu se rendre tranquillement en Mongolie malgré son mandat d'arrêt international
En recevant en grande pompe Vladimir Poutine, le mardi 3 septembre, la Mongolie a clairement affiché ses priorités. Il lui faut maintenir une bonne relation avec la Russie, dont le territoire longe la totalité du nord de sa frontière. Il lui serait par ailleurs difficile de se passer des 95% de produits pétroliers, ou même des 20% de l'électricité qu'elle importe de son voisin. Renforcer ses relations avec Moscou permettrait en outre au pays de limiter l'omniprésence des produits chinois dans son économie.
En parallèle, la diplomatie d'Oulan-Bator évite de critiquer Moscou. Elle n'a jamais condamné l'entrée des troupes russes en Ukraine et, à l'ONU, elle s'abstient lors des votes portant sur ce conflit. Il s'agit surtout de ne pas mécontenter la Russie, considérée comme un contrepoids à la Chine.
En invitant Vladimir Poutine dans la capitale, Ukhnaagiin Khürelsükh, le président de l'État de Mongolie élu pour six ans en 2021, avait l'approbation d'une large majorité du Parlement, le Grand Khoural d'État. Il s'agissait essentiellement de faire le point sur les relations russo-mongoles, Poutine n'étant pas venu depuis 2018.
Aujourd'hui, vu d'Oulan-Bator, il pouvait paraître favorable d'inviter le dirigeant russe. Sa position internationale est actuellement très affaiblie, notamment du fait de sa condamnation par la Cour pénale internationale (CPI). En ignorant cette possible poursuite judiciaire, les dirigeants mongols ont sans doute pensé qu'ils rendaient à Vladimir Poutine un service dont il serait redevable à la Mongolie.
Poutine dans le viseur de la CPI
En 2000, la Mongolie, alors sous la présidence de Natsagiyn Bagabandi, a signé le «Statut de Rome». Ce traité international, créé en 1998 dans la capitale italienne, a fondé la CPI. Une soixantaine de pays y ont adhéré, dont la Mongolie, qui a définitivement ratifié le texte en 2002. Actuellement, 124 pays sont «parties…
La vocation…