Vladimir Poutine, une famille fantôme

Il a toujours cultivé le mystère autour de sa femme et de ses deux enfants. Aujourd’hui, Poutine assure que l’une de ses filles aurait testé le vaccin miracle anti-covid mis au point par ses labos.

En 1957, la Russie battait les Etats-Unis en envoyant le premier satellite artificiel dans l’espace. Il s’appelait Spoutnik 1. Soixante-trois ans et quatre Spoutnik plus tard, Vladimir Poutine annonce en grande pompe l’arrivée du premier vaccin sur la planète Covid-19. En dégainant – beaucoup trop vite, jugent les scientifiques – Gam-Covid-Vac, alias « Spoutnik V », il vole la vedette à l’oncle Sam et tente de redonner vie à l’esprit pionnier de la grande Russie.

Lire aussi:Emmanuel Macron invité par Vladimir Poutine en Russie

La nouvelle méritait bien une intervention télévisée. Le 11 août, assis derrière son bureau entre deux drapeaux, il déclare, impassible, que le vaccin, soumis à « toutes les vérifications nécessaires », fournit assez d’anticorps tout en assurant une « médiation cellulaire stable ». Avant de passer la parole à son ministre de la Santé, Poutine ajoute qu’il sait « personnellement » que le vaccin fonctionne bien, car une de ses filles fait partie des cobayes. « Elle a eu une petite poussée de fièvre à 38 °C le premier jour, puis à 37 °C le deuxième. Maintenant, elle se sent bien, et les résultats sont excellents. » La Serbie et les Philippines vont passer commande, le Brésil et l’Inde lancent les essais cliniques, et, dès le 1er janvier, les Russes pourront commencer à se fournir en pharmacie.

Info ou intox ? Les avis sont partagés, mais la nouvelle fait le tour du monde. La communauté scientifique se jette sur les (maigres) données publiées sur le site américain clinicaltrials.gov. Les essais ont été menés par l’Institut Gamaleya en coopération avec le ministère de la Santé. Dès le 17 juin, deux groupes de 38 adultes volontaires et en bonne santé, fumant moins de dix cigarettes par jour et(...)


Lire la suite sur Paris Match