"Vivre avec le coronavirus", la chronique d'Anne Roumanoff

Prix Nobel de médecine

Prix Nobel des graphiques auxquels on ne comprend rien sauf que ça ne s'arrange pas : Olivier Véran
Prix Nobel des avis pessimistes, très pessimistes ou vraiment très très pessimistes : les médecins des chaînes d'info
Prix Nobel de l'avis mutant sur le virus : Didier Raoult

Avant/maintenant

Avant, on râlait contre le gouvernement, ils avaient raconté n'importe quoi, ils étaient nuls, de toute façon il n'y avait pas assez de tests. C'était de leur faute tout ça, entièrement de leur faute. On marmonnait : "Ils en font trop. Les accidents de la route, ça tue autant de monde. Et les cancers, on en parle des cancers?". On regardait des vidéos du professeur Raoult, le druide de Marseille qui nous assurait qu'il n'y aurait pas de deuxième vague et que le virus était moins virulent.

Il n'y a même pas quinze jours quand on arrivait à un anniversaire où il y avait trop de monde, on plaisantait en jouant les bravaches : "Oh un cluster!". Maintenant on a peur. Peur pour nous, pour nos parents, nos grands-parents, nos enfants, peur que ça ne finisse jamais. Des secteurs entiers sinistrés. Les hôtels vides. Des étudiants qui pleurent parce qu'ils ne trouvent pas d'alternance après avoir envoyé des centaines de CV. Les mariages annulés. Les fêtes interdites. Les soignants épuisés. Les vacances en suspens. La caissière du Monoprix qui a des gants en plastique comme pendant le confinement. Acheter des petits flacons de gel hydroalcoolique. Avant, on demandait : "T'a...


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