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Vive le service marital pour tous

Le monde à l’envers (6/7). Chaque week-end, Mathieu Lindon réécrit l’histoire telle qu’elle aurait pu se dérouler.

La guerre de sécession sociétale menaçait. Rabibocher les partisans du mariage pour tous et ceux de la Manif pour tous est vite devenu une urgence pour tous. C’est dans ces conditions que le gouvernement de la droite, de la gauche et du centre a pris la mesure qui s’imposait : le service marital obligatoire d’un an. Sur le modèle du service militaire d’antan, toutes et tous les célibataires majeurs furent ainsi convoqués dans des casernes pour y passer non seulement leurs trois jours mais leurs trois nuits, après quoi leur serait affecté une conjointe ou un conjoint, avec qui elles et ils auraient à convoler en justes ou injustes noces douze mois durant pour le meilleur et pour le pire. A la caserne, les futurs mariés passeraient divers tests afin que les ordinateurs de l’Etat, riches d’informations et de ce merveilleux instinct impartial indispensable à toute relation humaine, organisent les accouplements des unes et des uns avec les uns et les unes sans qu’aucune possibilité soit écartée et sans que personne soit en droit d’y trouver à redire.

Il fallait une personnalité incontestable pour imposer cette révolution dans les mœurs et le choix du gouvernement s’arrêta sur François Hollande. Le talent pour la synthèse et le consensus (fût-ce contre lui) de l’ancien président risquant sinon de sombrer dans l’inutilité. En plus, il pouvait se targuer d’avoir autorisé Christiane Taubira à mener sa réforme tout en rappelant qu’il avait tenté d’en limiter les terribles effets en proposant aux maires récalcitrants l’accès libre et illimité à l’objection de conscience. Du doigté était nécessaire à la mise en œuvre du mariage obligatoire si on ne voulait pas voir resurgir le spectre abhorré du communautarisme. Il fallait qu’aucun élément social, esthétique ou sexuel ne compromette l’égalité promise aux époux non comme une utopie mais bien comme une (...)

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