Vivarte dément la cession de son enseigne de chaussures André

PARIS (Reuters) - Vivarte a démenti mercredi la cession d'André, après qu'Europe 1 eut rapporté que le groupe de distribution en difficulté avait l'intention de se séparer de son enseigne de chaussures.

"André n'est pas à vendre, aucun mandat n'a été donné", a déclaré une porte-parole de Vivarte, sans plus de commentaire.

L'enseigne emploie 750 personnes et accuse, selon des sources syndicales, une perte de l'ordre de 10 millions d'euros par an.

A l'approche de la présentation d'un énième plan stratégique par le tout nouveau dirigeant du groupe, attendu à la mi-janvier, les syndicats redoutent de nouvelles suppressions massives d'emplois.

Ils doivent être reçus jeudi après-midi au ministère de l'Economie et des Finances, qui dit "suivre de près" le dossier.

Premier groupe d'habillement français, Vivarte, plombé par sa dette, connaît des difficultés structurelles depuis 2014, enchaînant cessions d'actifs, réductions d'effectifs et changements de dirigeants.

Mis à mal par une stratégie de montée en gamme inadaptée, la société souffre également de la concurrence de grandes chaînes comme H&M, Kiabi (famille Mulliez) ou Primark, dans un marché de l'habillement très difficile.

En octobre, son président Stéphane Maquaire, ancien de Monoprix, a été démis de ses fonctions par les fonds actionnaires, six mois seulement après son arrivée.

Il a été remplacé par Patrick Puy, connu pour avoir rempli, à la tête d’entreprises en difficulté, de nombreux mandats pour des fonds.

Selon des sources proches du dossier, les fonds Oaktree, Alcentra, Babson et GLG Partners, grands actionnaires de Vivarte, souhaitent des solutions leur permettant de pouvoir récupérer plus rapidement leur mise.

Le chiffre d'affaires du groupe a reculé à 2,2 milliards d'euros à l'issue de son exercice 2015-2016 clos en août, contre 2,4 milliards en 2014-2015. Son excédent brut d'exploitation (Ebit) a lui aussi baissé par rapport aux 75 millions d'euros de l'exercice précédent, tandis que sa dette a presque doublé en deux ans, avoisinant 1,5 milliard d'euros contre 800 millions à l'été 2014.

Le groupe a été placé sous mandat ad hoc en juillet pour renégocier une nouvelle fois sa dette, deux ans seulement après un abandon massif de 2,0 milliards d'euros de créances qui avait fait de ses fonds créanciers ses nouveaux propriétaires.

(Gwénaëlle Barzic et Pascale Denis, avec Yann Le Guernigou, édité par Dominique Rodriguez)