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Vite vu

Cake de Daniel barnz (1 h 42)

Obsédée par une jeune mère suicidée (Anna Kendrick), une quadra en souffrance (Jennifer Aniston) se rabat sur son veuf éploré et compatissant (Sam Worthington). Cette partition d’accidentée défigurée était, semble-t-il, destinée à faire de l’actrice de Friends une candidate sérieuse à une nomination pour l’oscar de la meilleure interprétation féminine cette année. Las ! Reste un pensum doloriste et complaisant, à interpréter en famille. C.Ga.

The Humbling de Barry Levinson (1 h 52)

A 74 ans, Al Pacino a beau avoir fait péter tous les couvercles depuis pas mal d’années, il ne lâche pas la rampe. Son jeu tendu, son charisme menaçant n’ont cessé avec le temps de se transformer en un invraisemblable cabotinage de vieux beau à crinière, et l’on ne peut pas dire que The Humbling marque un revirement de la situation. Al Pacino y joue un acteur shakespearien rincé, hagard, qui fait une dépression, ou plutôt, ce qu’on pourrait appeler une «Hamletite», c’est-à-dire qu’il ne sait plus s’il devient fou ou s’il joue la démence. Mal gaulé, fantastiquement verbeux et photographié par un chef op en proie à une maladie de la cornée qui fait voir le monde en moche, c’est un document sur un talent qui ne trouve plus vraiment rôle ou metteur en scène à sa taille, à la fois grandiose et pathétique, promenant posture, voix, lassitude, rides, bronzage, lèvres botoxées comme on traîne un boulet que, par moments, il s’amuse à envoyer valdinguer avec une puissance d’incarnation qui fait (encore) sursauter la salle.

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