Visite du trois-pièces arty d’un chineur invétéré

Jouer avec la charpente de cet appartement parisien sous les toits en lui apportant quelques notes surréalistes, c’est le pari d’un chineur invétéré.Sous les toits d’un des plus vieux hôtels particuliers du Marais se niche un trois-pièces de 54 mètres carrés rénové par Paul-Henri Descamps, responsable merchandising d’une maison de luxe. Descendant de trois générations de photographes, il a l’œil bien formé. Lorsqu’il visite cet appartement, il est tout de suite séduit par l’entrée dotée d’une alcôve, l’enfilade des pièces et la hauteur de 4 mètres sous plafond. Le hic ? Il n’est pas propriétaire, il faut donc ruser. Son défi : comment agrandir l’espace et créer des rangements – quasi inexistants – qui permettent un véritable gain de place ? Sa première idée : unifier les volumes par le blanc et laquer les sols afin de donner une sensation de lumière et d’espace. Le noir vient ensuite rythmer les volumes et souligner l’alcôve de l’entrée, les éléments de cuisine ainsi qu’un pan de mur du salon. Matières veloutées et éléments bruts se mêlent au palissandre du buffet et de la table ainsi qu’à l’imprimé léopard des tapis, créant de doux contrastes. Les couleurs franches – bleu électrique, vert sapin, orange passé et jaune safrané sont appliquées en touche via le mobilier et une série de lithographies de Sonia Delaunay et Georges Braque. Chineur compulsif en quête du bel objet, Paul-Henri Descamps parcourt les Puces de Saint-Ouen, les brocantes dans le Perche, les boutiques Les Passions de Tom et Floating House Collection. Pour lui, la déco n’est pas figée, même s’il avoue un goût pour l’intemporel : « Les objets, chinés ou de famille, me suivent au cours de mes déménagements et s’adaptent aux différents lieux. » De là naissent des univers poétiques tels des cabinets de curiosités revisités. @ David Ha