La visite de Marta Lucia Ramirez à Matignon fait tousser à gauche

Marta Lucia Ramirez photographiée au mois d'août (illustration) (Photo: Erick Marciscano via Reuters)
Marta Lucia Ramirez photographiée au mois d'août (illustration) (Photo: Erick Marciscano via Reuters)

POLITIQUE - Marta Lucía Ramirez De Rincon. Si ce nom à rallonge ne vous dit peut-être rien, il fait grincer pas mal de dents à gauche. Et pour cause, il s’agit du patronyme de la vice-présidente de Colombie, pays dirigé par Ivan Duque et son parti conservateur, accusés de réprimer brutalement les opposants au pouvoir. L’intéressée est reçue ce mardi 5 octobre par Jean Castex à Matignon.

Ce qui met en colère toute une partie de la gauche française. “Un des régimes les plus cruels du monde: 75 morts, 129 disparus des manifs en mai, 133 leaders sociaux assassinés depuis janvier. État voyou, aux mains des paramilitaires d’extrême droite. Vous n’avez pas honte Jean Castex ?”, a interpellé le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, particulièrement attentif à ce qu’il se passe en Amérique du sud.

“Accusée de corruption, en bonne place dans les révélations des ‘Pandora Papers’, amie des paramilitaires d’extrême droite, responsable de la répression des mouvements sociaux et démocratiques en Colombie, Marta Lucia Ramirez est aujourd’hui reçue en grande pompe par Castex. Honteux”, a renchéri la députée insoumise de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain.

Tirs à balles réelles

Maire EELV de Grenoble, Éric Piolle a également interpellé le Premier ministre. “Allez vous demander des explications à Marta Lucia Ramirez pour toutes ces personnes tuées ou disparues lors des manifestations en Colombie? Et concernant sa mention dans les “Pandora Papers”? Ainsi que sa proximité avec les paramilitaires d’extrême droite?”, a tweeté le candidat malheureux à la primaire écolo.

Au mois de mai, une vague de contestation avait secoué Bogota. Initialement mobilisés contre une réforme fiscale décriée, les manifestants avaient élargi leurs revendications à la santé, l’éducation, la sécurité et dénonçaient par ailleurs les excès des forces de l’ordre. Des manifestations réprimées très violemment, ce qui avait provoqué l’émotion de la communauté internationale, dont l’Onu et l’Union européenne. Ci-dessous, un sujet de l’émission Quotidien revenant sur ces répressions et les tirs à balles réelles essuyés par les manifestants.

Contacté par Le HuffPost, l’entourage de Jean Castex n’était pas disponible dans l’immédiat pour répondre à ces interpellations. Selon les éléments communiqués à la presse, la rencontre entre le Premier ministre et la vice-présidente colombienne est “l’occasion de renforcer le partenariat bilatéral qui nous lie à la Colombie, et d’échanger autour de nos enjeux communs, en particulier la lutte contre le réchauffement climatique et contre la pandémie de Covid-19”. Pour ce qui est du pouvoir en place en Colombie, il devra se confronter au mois de mars aux élections législatives, puis à l’élection la présidentielle qui aura lieu en mai 2022.

À voir également sur Le HuffPost: Des Colombiens bravent le couvre-feu devant la résidence du président

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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